RSE, ESS et ESG, quelles différences ?
Dans cet article :
Si ces acronymes ont en commun, la volonté de s’engager pour le développement durable, à savoir un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures, ils ont pourtant une signification bien différente. Il est facile de s’y perdre. Petit rappel du rôle et de la définition de la RSE, l’ESG et l’ESS pour s’y retrouver plus facilement.
Qu’est-ce que la RSE ?
Définition de la RSE
La Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) est une somme d’actions menées volontairement par les entreprises souhaitant œuvrer pour le bien commun tout en étant économiquement viable.
La commission européenne propose une définition afin de cadrer cette démarche : « l'intégration volontaire par les entreprises des préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes ». En d’autres termes, c’est la déclinaison opérationnelle des principes de développement durable au sein d’une entreprise ou d’une organisation.
Il n’existe donc pas une démarche RSE mais plusieurs en fonction de la structure et des activités de l’entreprise.
Mise en place d’une stratégie RSE
Déployer une stratégie RSE avant ou après la création de son entreprise consiste à mener une réflexion et mettre en place des actions -petites ou grandes – répondant aux enjeux sociaux et environnementaux. Cela va de la sensibilisation à la révision des modes de production.
Elle repose sur trois champs d’actions :
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Environnemental. Ex : recyclage des déchets, diminution des impressions, choix de véhicules électriques, etc.
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Social. Ex : sécurité au travail, inclusion des personnes éloignées de l’emploi, lutte contre la discrimination, etc.
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Economique. Ex : achats responsables, création de produits durables, partenariats de long terme avec des filiales engagées, etc.
Les bénéfices de la RSE pour une entreprise
Un double avantage pour l’entreprise puisqu’aujourd’hui, cette notion est très largement connue, voire recherchée. Au-delà d’aller au bout d’engagements impactants, mettre en place et communiquer sur sa stratégie RSE a des répercussions positives sur la réputation d’une entreprise et permet ainsi de créer de la préférence de marque et d’attirer des consommateurs autant que des collaborateurs futurs.
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Qu’est-ce que l’ESG ?
Définition de l’ESG
Concept connecté à la RSE, l’acronyme ESG signifie Environnement, Social et Gouvernance, soit les trois facteurs clés permettant d’évaluer le caractère durable d’un investissement. Héritier du Triple P (Personnes, planète et profit), né dans les années 90 qui soutient que le profit ne doit pas être au cœur de l’entreprise.
En d’autres termes, l’ESG est une analyse extra-financière au service du développement durable faite au sein d’une entreprise.
Les éléments de mesure de l’ESG
L’analyse ESG repose à la fois sur une évaluation des produits ou services mais également des modes de fonctionnement et de gouvernance.
Les trois critères de mesures ESG sont :
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Environnementaux. Analyser dans quelle mesure l’activité de l’entreprise va impacter l’environnement et les mesures de prévention en place ou à développer.
Ex : émissions de CO2 et gaz à effet de serre, le recyclage des déchets, la consommation d’électricité et la prévention des risques environnementaux. -
Sociaux. Analyser les actions de prévention liées à la santé physique et mentale, du dialogue social, de la sous-traitance, etc.
Ex : qualité du dialogue social au sein des entreprises, l’emploi des personnes handicapées ou encore la formation des salariés. -
Gouvernance. Vérifier l’intégration de toutes les parties prenantes et l’indépendance du conseil d’administration mais également analyser les finances.
Ex : transparence de la rémunération des dirigeants d’entreprise, de la lutte contre la corruption ou encore de la féminisation des conseils d’administration.
Les bénéfices d’une analyse ESG
Ces critères sont donc les fils conducteurs de l’ISR (Investissement socialement responsable) et démontrent qu’une démarche positive peut avoir des conséquences bénéfiques sur les performances et donc les bénéfices. A l’image de la RSE, cela s’explique par l’intégration de toutes les parties prenantes (collaborateurs, clients, fournisseurs, etc.) dans les processus de création et de gouvernance, créant un cercle vertueux. Sur la base de ces analyses, l’entreprise est poussée à innover pour anticiper les changements et investir de façon plus intelligente.
Qu’est-ce que l’ESS ?
Définition de l’ESS
Les termes RSE et ESS sont plus souvent confondus. Ils sont pourtant plus éloignés. Le point le plus différenciant est la cible concernée. La RSE et l’ESG s’adressent à toutes les entreprises volontaires. L’ESS (Économie sociale et solidaire) concernait jusqu’au le décret n° 2015-858 du 13 juillet 2015, uniquement les associations, coopératives, mutuelles ou fondations d’utilité sociale.
Depuis, les entreprises commerciales peuvent également endosser ce statut juridique à conditions de respecter trois critères : une gouvernance démocratique, le réinvestissement majoritaire des bénéfices dans l'activité, et l’impartageabilité des réserves obligatoires.
En effet, c’est le cœur des activités qui est concerné par la démarche responsable, non pas le mode de déploiement et de gouvernance.
L'article 1 de la loi du 31 juillet 2014 précise que font partie de l'économie sociale et solidaire "les personnes morales de droit privé constituées sous forme de coopératives, de mutuelles, de fondations, ou d'associations régies par la loi du 1er juillet 1901".
Les spécificités de l’ESS
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Les projets de l’ESS sont identifiés d’utilité sociale.
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Elles adoptent un mode de gestion démocratique et participatif. Toutes prises de décisions sont effectuées à l’unanimité lors d’une assemblée générale.
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Les acteurs de l’ESS n’ont pas un but non lucratif. Les bénéfices sont réinvestis ou distribués à des associations.
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Leur financement est issu du secteur privé ou mixte. Elles peuvent, cependant, bénéficier de subventions.
En résumé :
RSE : passage à la réflexion et à l’action des entreprises pour répondre aux enjeux économiques et sociaux.
ESG : critères de mesure de la prise en compte du développement durable au sien d’une entreprise.
ESS : statut de structure d’utilité publique