La création d’entreprise, une évidence pour Nicolas Sauzéat-Lafay
Nicolas Sauzéat-Lafay rêvait de devenir informaticien. Lorsqu’il n’apprenait pas les travaux manuels avec son père, ce dernier démontait des ordinateurs trouvés chez Emmaüs et les remontait dans des boîtes à chaussures. Dès l’obtention de son BEP électrotechnique, il se lance à son compte comme électricien. En parallèle de cette activité professionnelle, il poursuit en Bac Pro Réseaux et Télécommunications puis en BTS Management des Unités Commerciales.
Mais en 2014, le hasard l’envoie à Nantes sur un chantier de confortement de falaise. Pendant son travail au sol, il observe les cordistes arrimer les grillages et les barres d’ancrage et prend sa décision : il veut grimper ! Après une formation de cordiste sur le terrain, cet amateur de boxe relance une activité d’auto-entrepreneur, mais cette fois comme cordiste spécialisé dans les travaux d’entretien du bâtiment. « J’ai toujours su que je voulais monter une entreprise, mais ni dans l’informatique ni dans l’électricité. Je voulais trouver mon créneau, et je l’ai trouvé en regardant là-haut », confie Nicolas Sauzéat-Lafay.
De l’auto-entreprenariat à l’EURL
De 2014 à 2016, le jeune cordiste travaille avec son frère, puis avec des intérimaires, principalement dans la région de Châteauroux. Réparation de fissures, recherche des défauts d’étanchéité, maçonnerie, maintenance industrielle, peinture : il fait ses gammes et développe un premier portefeuille de clients locaux. Mais quel que soit le chantier, il faut toujours être deux pour sécuriser les manœuvres, et une fois les charges sociales payées, le bénéfice se réduit comme peau de chagrin…
Après un ravalement de château d’eau qui ne lui laisse qu’un trop maigre bénéfice, il décide de lancer son EURL en juillet 2016 ! Accompagné par Initiative Indre, Nicolas a eu de l’aide afin de définir sa stratégie et à boucler son prévisionnel. « Au début, j’ai commencé avec uniquement le matériel que j’avais acquis comme indépendant, d’une valeur de 9250 euros », se souvient le dirigeant. L’entreprise RAID est créée en septembre 2016 à Châteauroux, dans la continuité de l’activité d’indépendant.
Un accompagnement afin de gagner du temps par la BGE Indre
Après une première année difficile, Nicolas Sauzéat-Lafay décide de développer son entreprise. Initiative Indre passe alors la main à la BGE Indre (Boutique de Gestion des Entreprises), une association de soutien aux entrepreneurs qui l’accueille au sein de la Fabrique 36 en avril 2017 (pépinière située dans le quartier prioritaire de Saint-Jean à Châteauroux). « Les intervenants de l’association m’ont fait gagner un temps considérable. Ils m’ont aidé à intégrer le tissu économique local en me donnant tous les bons tuyaux sur les entreprises et leurs besoins, ainsi qu’un réseau de partenaires », explique-t-il.
Pour Fouad Ghorbal, Chargé d'Affaires Accompagnement & Financement à la BGE Indre, cet accompagnement est fondamental pour la pérennité de l’entreprise. « Alors qu’une nouvelle structure sur deux dépose le bilan en moins de 5 ans, les entrepreneurs accompagnés par notre réseau sont 85% à passer le cap », rappelle-t-il.
Un développement accéléré : recrutement, concours et médias…
Un chiffre d’affaires multiplié par quatre en trois ans, en novembre 2017, Nicolas recrute son premier cordiste, qui devient vite son chef de chantier. Pour faire face à l’augmentation des clients, il embauche ensuite deux autres cordistes et deux alternants en charge du commercial et de l’administratif. Un jour par semaine, un commercial confirmé vient également l’accompagner pour le développement des grands comptes.
L’année dernière, Nicolas remporte le premier prix régional Talents des Cités, auquel il peut participer grâce à l’implantation de la BGE dans un quartier prioritaire. Les médias s’emparent de son histoire et apportent à l’entreprise une visibilité inespérée.
A Paris, RAID est appelée pour intervenir sur Notre-Dame de Clignancourt, La Madeleine, Saint Eustache, La Trinité, Saint Jean de Montmartre, La Grande Synagogue… Mais le rêve de Nicolas, c’est de remporter le graal des cordistes, la Tour Eiffel, et de partir à la conquête des châteaux, des ponts, des barrages et des plateformes des pays européens. En attendant, il avance pas à pas, en écoutant son intuition et en veillant à la sécurité et au bien-être de son équipe : « travailler dans de bonnes conditions, c’est essentiel ».
Les Boutiques de Gestion (BGE), un réseau associatif qui soutient la création d’entreprise BGE est présent sur tout le territoire (métropole et DROM) à travers 550 lieux d’accueil. « Écoles de l’entrepreneuriat », les BGE accompagnent les porteurs de projet en amont pour déclencher les initiatives, pendant toute la phase de création et de financement, puis dans le développement de la structure grâce notamment à des pépinières d’entreprise et des communautés d’entrepreneurs. |