Force Femmes - L’entrepreneuriat offre aux femmes de plus de 45 ans une autonomie financière primordiale

L’accompagnement fait partie des nombreuses solutions pour réussir son projet. Dans un contexte de marché du travail de plus en plus compétitif, les femmes de plus de 45 ans peinent souvent plus que les autres à retrouver le chemin de l’emploi. Pour lutter contre cette réalité, l’association Force Femmes et sa déléguée générale, Elise Moison, les accompagnent depuis 2015 en s’appuyant sur le dynamisme d’un réseau d’un millier de bénévoles présents dans toute la France. 

Quels sont les enjeux, s’il y en a, pour les créatrices d’entreprise de plus de 45 ans ? 

Il y en bien sûr plusieurs. À ce moment de la vie, les femmes qui décident de se lancer dans l’entrepreneuriat sont souvent confrontées à des enjeux financiers plus importants. La plupart de celles que nous recevons ont des enfants à charge et parfois même des parents. Et nombreuses sont celles qui ne touchent pas de pensions alimentaires après une séparation.  

Elles subissent également des freins sociaux. Quand on parle d'entrepreneuriat, on pense plus à un jeune startupper qui lance une activité technologique innovante, qu’à une femme de cinquante ans qui se crée son propre emploi. Mais surtout ces femmes doivent lever leurs freins psychologiques et reprendre confiance en elles. Beaucoup d’entre elles sous-estiment leurs compétences. Elles évoquent souvent leur « petit projet » et ont tendance à sous-évaluer leurs besoins en capital. 

Mais à 30 ou à 55 ans, certaines difficultés de l'entrepreneuriat restent malgré tout les mêmes pour tous, non ? 

Oui tout à fait. Il faut apprendre à avoir une vision à 360 sur tous les sujets : comptabilité, gestion, communication, commercial, expert en relations clients… Heureusement les femmes qui ont déjà une carrière derrière elles, bénéficient d’une expérience qui les rend plus compétentes, voire expertes dans leur domaine. En revanche, elles ont souvent plus de mal à oser activer leur réseau pour développer leur stratégie commerciale. Nous les accompagnons sur ces points lors d’entretiens et d’ateliers, à travers des mises en situation. 

Concrètement, comment ça se passe ? 

Une fois qu’elles ont pris contact avec l’association via notre site internet, nous mettons en place un double accompagnement : des entretiens individuels personnalisés et des ateliers pratico-pratiques en groupes de 8 à 10 personnes sur des thématiques variées (la recherche de financement, la stratégie digitale, les outils de pilotage…). 

Et ensuite, vers quels types d’entreprise se tournent-elles ? 

Plus de la moitié ont des statuts de microentreprise, tandis que les autres optent généralement pour des SAS, des SASU ou des solutions de portage salarial. Près des trois quarts se lancent dans une activité de service. 15% ouvrent un commerce et 2% développent une activité artisanale. On constate que les business plans sont souvent très prudents, avec des besoins en capital limités à 5000€ pour démarrer l’activité. 

Vous avez rencontré beaucoup d’entrepreneures, quels conseils donneriez-vous à une créatrice d’entreprise de plus de 45 ans ? 

Sans aucune hésitation, c’est de se faire accompagner ! Il existe de nombreuses solutions et il ne faut pas hésiter à les solliciter et à en abuser pour sortir de l’isolement et se faire conseiller par des experts à chaque étape. C’est la clef de la réussite ! 

Avril 2020