What’s Up Camille ? : l’incubateur qui booste les entrepreneurs de plus de 50 ans

Kim, vous avez fondé What’s Up Camille ?, dédié aux entrepreneurs de plus de 50 ans. Quelles ont été vos motivations pour lancer votre projet ?

Kim Salmon : J’ai lancé l’incubateur car ce sujet me touche tout particulièrement. Les seniors sont nombreux à subir le chômage, notamment de longue durée. D’ailleurs, beaucoup d’entreprises remercient en ce moment les personnes de plus de 45 ans… Pour toutes ces raisons, je me suis demandé ce que je pouvais faire pour cette population.  

En plus de mon master en entrepreneuriat et conseil aux PME, j’ai aussi 5 ans d’expérience dans l’accompagnement des étudiants dans la création ou reprise d’une entreprise ou d’une association. Je connais bien l’écosystème de l’entrepreneuriat. Et je me suis rendu compte qu’il existait très peu de structures dédiées à l’accompagnement des porteurs de projets de plus de 50 ans. C’est pourquoi j’ai mis en place un incubateur et un accélérateur social et solidaire pour cette cible. 

Houria, vous êtes cofondatrice de Byzanse, société spécialisée dans le transport de colis, et vous êtes accompagnée par l’incubateur. Même question que pour Kim, quelles ont été vos motivations pour vous lancer ?

Houria El Asri : C’est la première entreprise que je lance. Si j’ai toujours été salariée, occupant des fonctions d’assistante commerciale, cela fait une quinzaine d’années que j’ai envie d’entreprendre. Mais comme je travaillais tout en élevant mes cinq enfants, le temps me manquait. Aujourd'hui, à 62 ans, j’ai ma liberté financière grâce à une retraite que je touche tous les mois et que mon fils, avec qui je co-fonde cette entreprise, a terminé ses études dans le domaine correspondant à notre projet, nous sommes prêts à lancer notre entreprise familiale spécialisée dans le transport et la livraison de colis de proximité.

Les statuts ont été déposés, j’ai obtenu l’attestation à l’issue d’un examen et nous attendons les licences nécessaires avant de faire l’acquisition d’une camionnette et de démarrer notre affaire, à Goussainville, où nous sommes basés.

Comment se déroule l’accompagnement dans votre structure ?

Kim Salmon : Après un processus de sélection, l’entrepreneur est accompagné pendant trois mois, de manière personnalisée en fonction de ses besoins. Il a accès à une dizaine de formations tous les lundis – sur le business model, l’étude de marché, comment chercher trouver ses premiers clients, comment communiquer, comment gagner en visibilité… -, à un mentor ainsi qu’à différents experts. Ceux qui sont confrontés à des problématiques psychologiques comme celle d’estime d’eux-mêmes l’estime de soi, peuvent également travailler avec un coach.  

Nous organisons aussi des moments de convivialité pour faire vivre le groupe et développer l’entraide. Par ailleurs, notre incubateur est fondé sur le principe de mixité intergénérationnelle. Dans le cadre du mentorat par exemple, nous mettons en lien les entrepreneurs que nous accompagnons avec de jeunes entrepreneurs bénévoles, selon leurs compétences, qu’ils soient jeunes serial entrepreneurs, créateurs d’entreprises traditionnelles ou start-uppers.

Houria, qu'est-ce que l'incubateur vous apporte ?

Houria El Asri : L’incubateur nous a fait rencontrer toute une palette d’intervenants dans des domaines spécifiques, notamment des experts-comptables, des spécialistes en réseaux sociaux, ou encore des consultants pour nous expliquer comment chercher des financements. Surtout, Kim nous a octroyé un mentor qui a véritablement épousé notre projet et nous a donné beaucoup de conseils utiles. C’est une professionnelle qui possède une expérience significative dans l’import-export et qui travaille elle-même en ce moment sur un projet de création d’association.

L’une des étapes majeures à venir pour nous sera de trouver des clients ?

Houria El Asri :  Heureusement, l’incubateur nous a donné un certain nombre de pistes pour y parvenir. Il nous a aussi donné accès à un réseau de personnes issues d’horizons divers que je n’aurais pas rencontrées autrement. Nous venons de participer à notre dernier petit déjeuner convivial dans le cadre de notre suivi. Mais nous sommes déterminés à garder le contact, tant avec l’incubateur qu’avec le mentor et les autres entrepreneurs de la promotion. 

Quelle est pour vous la prochaine étape de What's up Camille ?

Kim Salmon : Nous sommes notamment en train de mettre en place un club d’entrepreneurs de plus de 50 ans de manière à garder nos alumni à nos côtés, mais aussi ouvrir cet incubateur à d’autres entrepreneurs qui n’ont pas forcément envie de participer aux formations, en leur proposant un accompagnement plus léger avec, entre autres, des moments de networking. Nous prévoyons également de créer un club d’experts composés de retraités et de jeunes. Autre projet en route, un livre mettant en avant des hommes et des femmes de plus de 50 ans qui créent leur entreprise quel que soit le domaine d’activité. 

Mai 2021