Dynamique des défaillances d'entreprises en France et crise de la Covid-19

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Éditeur / Revue OFCE
Date d'édition 19/06/2020
Type de document Etude(s)

Une augmentation des défaillances d'entreprises de 1,4 point de pourcentage (de 1,8 % dans un monde sans crise à 3,2 %), soit une hausse de presque 80 % des défaillances. Conjointement, nous observons une multiplication par plus de 2,5 des problèmes de liquidités des entreprises, passant de 3,8 % en régime de croissance régulière à plus de 10 %. Nous évaluons le nombre d'emplois détruits par les faillites potentielles au 1er janvier 2021 à environ 250 000. Cette estimation est relativement indépendant du scénario de croissance post Covid-19, suivant que l'on simule un choc transitoire ou persistent, du fait de l'efficacité du dispositif d’activité partielle. De même, les actifs liquides des entreprises chutent de 23 % par rapport à un scénario de croissance régulière. La crise de la Covid-19 a des effets différenciés par secteur, taille et région. Nous observons ainsi que les secteurs de l'hébergement-restauration, les services aux ménages et la construction sont particulièrement exposés aux défaillances d'entreprises. Les entreprises issues des secteurs du commerce et de l'industrie manufacturière sont affectées dans une moindre mesure. Les microentreprises et les grandes entreprises sont également exposées au risque de faillite, alors que les PME et les ETI sont plus solides. Enfin, le sud-est de la France essentiellement, et l'Île-de-France devraient enregistrer une augmentation importante de défaillances. Le dispositif de l'activité partielle a été très efficace pour limiter les défaillances. Sans un tel dispositif, la part d'entreprises défaillantes serait passée de 3,2 % à 4,4 %. Pour éviter des faillites importantes nous identifions un mécanisme de contribution aux fonds propres des entreprises en difficulté pour un coût budgétaire de l'ordre de 8 milliards d'euros