Auteur(s) | Fayolle Alain |
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Éditeur / Revue | Annales des Mines |
Date d'édition | 01/03/2012 |
Type de document | Article(s) |
Page(s) | 52 |
Pour de nombreux pays, une manière de lutter contre le chômage consiste à développer l'esprit d'entreprendre et la création d'entreprises. En France, la voie privilégiée passe par l'abaissement des barrières administratives et réglementaires. Le point d'orgue des politiques publiques récentes semble bien être l'auto-entrepreneuriat, dont on ne cesse de louer les vertus. Dans cet article, qui juxtapose deux points de vue, celui du juriste et celui du gestionnaire, il est démontré que ce régime suscite des interrogations majeures sur la manière d'encourager et de développer la création d'entreprises, et donc l'emploi. En premier lieu, l'auto-entrepreneuriat concerne une variété de publics et de besoins dont une partie, seulement, relève de la création d'entreprises au sens strict de cette expression. En second lieu, loin de libérer l'initiative et la dynamique entrepreneuriales, le cadre législatif les réfrène et les enferme. Enfin, cette politique publique contribue au développement quantitatif d'une forme contrainte d'entrepreneuriat la création d'entreprise par nécessité dont quelques études récentes montrent la faible capacité à pérenniser les emplois créés et à assurer la survie des jeunes organisations qui en sont issues. Dans la conclusion, des suggestions sont proposées pour reconsidérer la manière dont on peut encourager dans notre pays le comportement entrepreneurial, y compris celui des demandeurs d'emploi.