L’indice entrepreneurial français spécial “Quartiers Prioritaires de la Ville” réalisé par l’Observatoire de Bpifrance Création en partenariat avec l’Ifop met en lumière les comportements entrepreneuriaux des habitants des quartiers. Focus.
Le taux d’habitants des quartiers prioritaires de la ville (QPV) participant à la chaîne entrepreneuriale française (porteur de projets et entrepreneurs) a augmenté de six points depuis 2018, passant de 14 % à 20 %. Malgré une appétence croissante des quartiers pour l’entrepreneuriat, l’indice QPV reste inférieur à celui de la moyenne nationale de 30 % en 2021.
D’avantage d’intentionnistes dans les QPV que dans le reste du territoire
En 2021, les proportions de chefs d’entreprise (2 %) et d’ex-chefs d’entreprise (5 %) au sein des QPV sont relativement stables par rapport à 2018. Ces derniers sont en revanche inférieurs à ceux de la moyenne nationale respectivement de 13 % et 14 %. On remarque néanmoins un fort taux d’intentionnisme dans les QPV en comparaison à la moyenne nationale : 12 % des 501 personnes interrogées dans les quartiers ont l’intention de monter leur entreprise, contre 9 % des 5 066 répondants sur le reste du territoire. Les habitants des quartiers sont donc nombreux à vouloir se lancer dans l’entrepreneuriat mais peu d’entre eux passent à l’acte. Cela s’explique en partie par les difficultés rencontrées par les habitants des quartiers prioritaires de la ville. Alors que les entreprises issues des quartiers prioritaires ont d’autant plus de chances de survie à trois ans que les autres, on mesure pourtant une plus grande vulnérabilité face aux difficultés de l’entrepreneuriat. L’environnement socio-économique, la faible portée du marché, les maigres investissements de départ et l’accès plus restreint aux services bancaires semblent peser davantage au fur et à mesure du développement de l’entrepreneur des quartiers, se sentant ainsi plus vulnérable. Les femmes, quant à elles, sont sous-représentées dans la chaîne entrepreneuriale des QPV. En effet, deux habitants des quartiers sur trois placés dans une dynamique entrepreneuriale sont des hommes, contre un sur deux au niveau national.