Axel Loupeda - Belpair : « Avoir été élu lauréat national Talent des Cités signifie que mon projet a été validé et reconnu »

Axel Loupeda a remporté le prix du Ministère chargé de la ville lors de la vingtième édition du concours Talent des Cités. Rencontre avec ce jeune créateur d’entreprise. 

Il est le créateur et dirigeant de l’entreprise Belpair. Fondée en 2018, cette maison environnementale et créative donne une seconde vie aux chaussures et aux objets du quotidien. Ce jeune créateur et son équipe ont à cœur de permettre à chacun de se différencier et d’affirmer leur identité. Rencontre. 

Bpifrance : Qu’est-ce qui t’a inspiré pour la création de ton entreprise ? 

Axel Loupeda : Lorsque j’étais plus jeune, j’ai obtenu une bourse pour aller jouer au soccer aux États-Unis. Là-bas, tous mes amis allaient faire nettoyer et personnaliser leurs baskets. De retour en Guyane, j’ai réalisé que nous n’avions pas ce genre de service mais qu’en plus, nous n’avions pas accès à tous les modèles de baskets comme dans d’autres pays. Alors mettait en place des stratagèmes : on demande à nos familles, nos amis, de nous ramener des paires uniques. Je me suis dit que c’était l’occasion de proposer le même type de service que j’ai connu aux Etats-Unis ici en Guyane. Quelle fierté de donner une seconde vie à ce que l’on a localement ! 

B : Selon toi, quelles sont les difficultés que les entrepreneurs peuvent rencontrer ici en Guyane et dans les quartiers ? 

AL : Il y a, de manière générale, un souci d’accès à l’information. Ici par exemple, il y a des entrepreneurs à tous les coins de rue mais ils ne savent pas comment faire pour être identifiés comme tel. Nous sommes peu accompagnés dans la structuration de notre projet et il mérite d’être accentué. Il y a aussi un manque de visibilité. On néglige souvent ce critère mais c’est très important et ça donne du crédit à un projet. Il y a aussi bien évidemment des problèmes de financement. Pour ma part, j’ai rencontré des difficultés administratives et de posture. Lorsque l’on se lance dans l’entrepreneuriat, il faut être acteur de son business, chaque jour : il n’y a personne pour nous fixer des objectifs. Cela demande donc de l’autonomie, de la rigueur et de la résilience. 

B : Qui t’a aidé sur ce chemin ? 

AL : J’ai eu de la chance, j’ai rencontré beaucoup de personnes ! Il y a tout d’abord eu des organismes comme la BGE, qui m’ont accompagné dans la structuration de mon projet, mais aussi des particuliers, d’autres chefs d’entreprises plus aguerris, et un ancien dirigeant qui m’a insufflé l’envie d’entreprendre. J’ai également bénéficié d’une aide financière, le PIJ : projet initiative jeune, pour les créateurs d’entreprises de 18 à 30 ans qui se trouvent dans les départements Outre-Mer. Mais le plus important, c’est le soutien de la population guyanaise. Pour moi, ça voulait tout dire. En revanche, il y a un gros souci d’accès à l’information. C’est par pur hasard en postulant à Pôle Emploi que j’ai pris connaissance de ce que faisait la BGE pour les jeunes créateurs ! Et c’est en me rapprochant de cet organisme que j’ai découvert tout l’écosystème d’aide à la création d’entreprise. 

B  : Pourquoi penses-tu avoir été élu lauréat national Talent des Cités ? 

 AL : Tout d’abord, c’était beaucoup de joie et de fierté car cela voulait dire que mon projet avait été validé et reconnu. C’est aussi une responsabilité, car c’est à mon tour de partager tout ce qu’on a pu m’apprendre sur l’entrepreneuriat. Je pense que Belpair a été élu lauréat national Talent des Cités car nous avons un service innovant avec des valeurs environnementales et sociales fortes. Nous intégrons des jeunes de la deuxième chance, nous faisons beaucoup d’insertion et nous participons à des ateliers de sensibilisation. Je pense que notre identité amazonienne/outre-mer, ma personnalité et mes ambitions personnelles ont plu. 

B : Si on t’avait dit lorsque tu étais petit que tu allais réaliser tout ça, est-ce que tu l’auras cru ? 

AL : Non, pas du tout ! Rien ne me prédestinait à l’entrepreneuriat. Je ne pensais pas que c’était faisable mais maintenant je vois le champ des possibles et je me dis qu’il y a encore plein de choses à faire. J’aimerais que toutes les personnes qui ont envie d’entreprendre, même sans le savoir, aient l’occasion d’être accompagnées et de vivre cette belle aventure qu’est l’entrepreneuriat. 

B : C’est quoi la suite pour Belpair ? 

AL : La suite c’est un développement géographique, en Guyane mais également sur l’hexagone ! nous aimerions développer l’export car nous avons de plus en plus de demandes internationales qui nous arrivent. Pour nous, c’est une consécration !

26/11/2021
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