L'Atelier, promoteur de l'ESS en Ile-de-France

Qu'est-ce que l'Atelier ?

L'association l'Atelier a été créée en 2007 par la région Ile-de-France et d'autres acteurs comme la Cress IDF, pour promouvoir l'économie sociale et solidaire francilienne. C'est un centre de ressources sur l'ESS à destination des porteurs de projet et entrepreneurs, des collectivités et des professionnels de l'accompagnement.

Quelles sont ses actions ?

Nous sommes une structure d'expertise, de mise en relation, de sensibilisation et d'appui. Nous accueillons les dirigeants d'entreprises sociales et les porteurs de projet à qui nous proposons une offre de services, un parcours d'accompagnement et un concours dans le cadre du programme  "Entrepreneurs du changement".

Pouvez-vous nous décrire ce programme ?

Il se décline en 4 étapes pour les porteurs de projets :-  accès aux ressources de l'Atelier consacrées à la création d'activités ESS, à des ateliers collectifs (créativité, intelligence collective, découverte des structures d'aide à la création d'activité dans l'ESS) ainsi qu'à deux places de coworking (4 demi-journées par semaine) ;-  entretien diagnostic individuel afin de faire le point sur l'état d'avancement du projet et orienter le porteur de projet vers les structures d'accompagnement ou de financement ad hoc et ateliers méthodologiques pour structurer le projet d'entreprise sociale ;- speed dating : en une demi-journée, le porteur de projet rencontre, lors de courts entretiens, des partenaires techniques et financiers utiles à son projet, sélectionnés par l'Atelier. Au préalable, il s'est entraîné à l'exercice du pitch, notamment dans le cadre des apéros crash-pitch ;- le concours : au terme du programme, 6 porteurs de projet innovants sont élus lauréats "CréaRîF Entreprendre Autrement". Ce prix leur est remis lors du Salon des Entrepreneurs, par l'Atelier et ses partenaires. Il vise à valoriser les entrepreneur(e)s de l'économie sociale et solidaire dont les idées et les activités innovantes sont porteuses de solutions pour les Franciliens.

En quoi consistent les apéros crash-pitch ?

Afin d'aider les entrepreneurs sociaux à améliorer la présentation orale de leur projet, lors de nos cessions de speed dating ou autres, l'Atelier, en partenariat avec le Mouves, la Ruche et Antropia, propose tous les trimestres un apéro crash-pitch. Le concept ? A la manière des humoristes qui testent leurs sketchs dans des petites salles, des entrepreneurs sociaux viennent tester en live leur pitch de projet, en une minute, et bénéficient de retours utiles, concrets et bienveillants du public, venu découvrir des projets et les aider à mieux "pitcher". Des conseils sur la gestuelle, le contenu, le débit, etc. leur sont délivrés pour rendre leur présentation plus percutante.

Quelle est votre action sur le plan de la sensibilisation à l'ESS ?

Nous animons le programme "SUCCESS !" destiné aux 18-30 ans, qu'ils soient étudiants, jeunes diplômés, jeunes en décrochage scolaire ou en recherche d'emploi, en reconversion ou futurs entrepreneurs de l'ESS. Ce programme vise à apporter une réponse à leurs besoins d'orientation, d'insertion professionnelle et d'engagement dans leur vie professionnelle et personnelle par le biais d'une consommation plus responsable, un travail basé sur la coopération et un entrepreneuriat citoyen.Les animations (ateliers sur la recherche d'emploi, rencontres sur la création d'entreprises sociales, speed dating avec des professionnels de l'ESS, visites d'entreprises, etc.) sont basées sur la pédagogie créative et l'intelligence collective. Pour toucher un public encore plus large et créer des dynamiques locales, "SUCCESS !" forme de jeunes ambassadeurs à ses outils et animations afin qu'ils sensibilisent leurs pairs au sein d'associations de quartier, réseaux étudiants, universités, etc. L'Atelier s'attache également à former le personnel de structures "prescriptrices auprès des jeunes" comme le CIDJ, les Maisons de l'emploi et de la formation, les Antennes jeunes ou encore les Ecoles de la deuxième chance. Pour en savoir plus, consulter le site : Vosvaleursfontcarriere.fr

Y'a-t-il des structures qui proposent des services similaires aux vôtres dans les autres régions ?

Les Chambres régionales de l'économie sociale et solidaire  (Cress) peuvent être une bonne porte d'entrée pour les porteurs de projet. Elles ont une bonne connaissance des réseaux de l'ESS sur leur territoire. En Ile-de-France, la Cress s'est associée au Conseil régional pour la création de l'Atelier. Il existe également d'autres structures régionales qui, comme l'Atelier, appuient les entrepreneurs. C'est le cas de l'Adress en Haute-Normandie.

Quels conseils donnez-vous aux porteurs de projet qui souhaitent entreprendre en économie sociale et solidaire ?

Il faut être prêt à relever de nombreux défis car se lancer dans l'ESS c'est mettre son envie et ses compétences au service d'un projet collectif, pour construire une entreprise économiquement viable et socialement innovante.Pour y parvenir, il est nécessaire d'être en phase avec les réalités de son territoire. Un projet d'ESS doit être ancré localement. Le porteur de projet doit préférer la coopération à la compétition. Une entreprise d'ESS ne peut être viable si elle n'est pas dans une logique de partenariats avec les acteurs économiques de son territoire, et, pour beaucoup, les orientations des collectivités territoriales.Un conseil avant tout : s'entourer dès le stade de l'idée, car plus le projet résonne au niveau partenarial et plus il s'appuie sur les compétences des réseaux d'accompagnement, plus il a de chance de bien démarrer et mieux se développer.

Quelles sont les principales difficultés auxquelles le porteur de projet peut faire face lors de la création d'une entreprise sociale ?

Le principal défi à relever est de savoir gérer la complexité. En ESS, il faut non seulement maîtriser les outils traditionnels de gestion et de développement mais aussi les contraintes liées au projet social de l'entreprise.Il faut aussi faire preuve de patience et de ténacité. Le plan de développement d'une entreprise d'ESS est plus long que pour une entreprise classique : il faut en général tabler sur 5 ans quand le plan de développement d'une entreprise traditionnelle s'étale sur 3 ans.L'exemple du commerce équitable est assez parlant. En général les porteurs de projet de ce secteur ne se contentent pas d'ouvrir une boutique. Ils bâtissent une filière allant du producteur au point de vente. On comprend bien pourquoi les délais sont bien plus longs ! Pour aller plus loin, sur le site de l'Atelier :Agenda de l'économie sociale et solidaire en Île-de-France.Vidéos : portraits d'entrepreneurs, initiatives locales, etc.

Propos recueillis en août 2016 par Céline Arsac

 
Septembre 2016