Désamiantage - Réglementation

Définition de l'activité

L’activité de désamiantage consiste à retirer les matériaux contenant de l’amiante dans un bâtiment. 

Cette activité ne peut être réalisée que par une entreprise spécialisée, détentrice d’une certification, employant des salariés eux-mêmes formés par un organisme de formation lui-même certifié.

Nature de l'activité

- Artisanale, si l'entreprise ne compte pas plus de 10 salariés et dans le Bas-Rhin, le Haut-Rhin et la Moselle, où l’activité demeure artisanale quel que soit le nombre de salariés de l’entreprise, à condition qu’elle n’utilise pas de procédé industriel.
- Commerciale, dès lors que l’entreprise compte plus de dix salariés.

Organisme compétent

Depuis le 1er janvier 2023 :
- Guichet unique

La loi pour la croissance et la transformation des entreprises, dite loi Pacte de 2019 a mis en place le guichet électronique des formalités des entreprises (guichet unique) afin de se substituer aux 6 centres des formalités jusqu'alors existants (Autoentrepreneur.urssaf.fr, urssaf.fr, infogreffe.fr, CCI, CMA, CA) dans un but de simplification des démarches.
 

Ainsi, le guichet unique est compétent pour toutes les entreprises domiciliées en France ou ayant une activité en France, quelles que soient la nature de leur activité (commerciale, artisanale, agricole, indépendante) ou leur forme juridique (entreprise individuelle, micro-entreprise, société, etc.).

En savoir plus sur le guichet unique
 

Pour exercer l'activité de désamianteur, il n’y a pas d’exigence de diplôme, titre ou d'expérience professionnelle.

Cependant, l’entreprise doit justifier dans le cadre de la démarche de certification de son activité, d’un nombre suffisant de personnes, âgées de plus de 18 ans et titulaires d’un contrat à durée indéterminée, lui permettant d’assurer par ses propres moyens les opérations de traitement de l’amiante selon l’importance ou la nature des chantiers.

Ce personnel possède les compétences suivantes : 

  • encadrement technique
  • encadrement de chantier 
  • ou opérateur de chantier.

De plus, afin de pouvoir être affecté aux activités de traitement de l’amiante, le travailleur doit :
- détenir les compétences nécessaires à l’exercice de sa fonction (encadrement technique, encadrement de chantier, opérateur de chantier) ;
- être formé à la prévention des risques liés à l’amiante selon les modalités définies par l’arrêté du 23 février 2012, par un organisme de formation (OF) certifié par un organisme certificateur (OC) lui-même accrédité par l’instance d’accréditation.

Les travaux de retrait ou d'encapsulage d'amiante et de matériaux, d'équipements et de matériels ou d'articles en contenant, y compris dans les cas de démolition, sont réalisés par des entreprises qui ont fait préalablement l'objet d'une certification tenant compte notamment des processus qu'elles mettent en œuvre dans le cadre de ces travaux.

La démarche de certification se déroule en plusieurs étapes :
- une 1ère étape de recevabilité de la demande ;
- une étape de pré-certification ;
- une étape de certification probatoire ;
- une étape de certification ;
- une étape de renouvellement de la certification.

Dans le cas d'une entreprise comportant plusieurs établissements, chaque établissement est titulaire d'une certification propre dès lors que l'employeur est en mesure de démontrer que l'encadrement technique affecté à l'établissement considéré gère par lui-même son système qualité et l'élaboration de ses plans de retrait, de démolition ou d'encapsulage (PDRE), et qu'il dispose du pouvoir de direction sur les travailleurs en relevant.
Les certificats délivrés par les organismes certificateurs aux entreprises certifiées comportent au moins l'indication expresse de la date d'échéance de la certification à laquelle ils se rapportent.

Les opérations de surveillance ou de renouvellement sont réalisées conformément aux exigences fixées par la norme NF X 46-011 de décembre 2014 avant chaque échéance annuelle de la certification en cours, quelle que soit l'étape de certification atteinte par l’entreprise.
 

Pour exercer l’activité de travaux de désamiantage, l’entreprise doit faire former leurs travailleurs par un organisme de formation (lui-même certifié) pour la prestation de formation à la prévention des risques liés à l'amiante par le Comité français d'accréditation (ou par tout organisme d'accréditation signataire de l'accord européen multilatéral établi dans le cadre de la coopération européenne des organismes d'accréditation).

Pour obtenir l'accréditation, les organismes certificateurs doivent remplir les conditions prévues par la norme NF EN ISO/CEI 17065 "Evaluation de la conformité - Exigences pour les organismes certifiant les produits, les procédés et les services".
 

Outre l'obligation générale de formation à la sécurité, l'employeur, pour affecter un travailleur à des travaux de retrait ou de confinement de matériaux contenant de l'amiante ou à toute intervention susceptible de provoquer l'émission de fibres d'amiante (portant notamment sur des bâtiments, des navires, des structures, appareils ou installations, y compris les interventions sur terrains amiantifères), lui assure préalablement une formation adaptée à ses activités et aux procédés mis en œuvre.
La formation préalable est conditionnée à la présentation à l'organisme de formation d'un document attestant l'aptitude médicale au poste de travail du travailleur, qui prend en compte les spécificités relatives au port des équipements de protection respiratoire.

Le contenu de la formation est adapté de manière constante à l'évolution des connaissances et des techniques et comprend des enseignements théoriques et pratiques. 
Son contenu est adapté à la nature des activités des travailleurs, à leur niveau de responsabilité, de qualification et d'expérience professionnelle, ainsi qu'à la langue parlée ou lue par les travailleurs appelés à bénéficier de la formation.
 

Les personnes qui sollicitent leur immatriculation au Registre national des entreprises n'ont plus l'obligation de suivre un stage de préparation à l'installation (SPI). En effet, le SPI est devenu facultatif depuis l'entrée en vigueur de la loi PACTE le 24 mai 2019.

 

Cette formalité a pour objet de donner une existence légale à l'entreprise (entreprise individuelle ou société).

Depuis le 1er janvier 2023 : elle doit être réalisée auprès du guichet unique électronique de l’I.N.P.I

Pour en savoir plus sur le guichet unique

À noter :un arrêté du 29 décembre 2021 précise que toutes les formalités d'immatriculation, modification et radiation relatives au statut d'artisan doivent être accompagnées des pièces justificatives requises pour être traitées.

 

L'enregistrement obligatoire des actes de création de société a été supprimé en 2015. 

Toutefois, les statuts de la société, une fois datés et signés, doivent être enregistrés auprès du service des impôts des entreprises (SIE) lorsque :
- les statuts ont été établis par un acte notarié, un acte de commissaire de justice (anciennement huissier de justice) ou une décision de justice ;
- les statuts comportent un apport d’immeuble, de parts ou d’actions.

Pour en savoir plus 

  • Certification

L'entreprise doit être certifiée par un organisme lui-même accrédité par le Cofrac 

Pour exercer l’activité de traitement de l’amiante, l’entreprise doit satisfaire aux exigences définies par la norme NF X 46-010 d'août 2012 "Travaux de traitement de l’amiante - Référentiel technique pour la certification des entreprises – Exigences générales".
Lorsque les exigences sont satisfaites, l'organisme certificateur délivre ou maintient une certification, attestée par un certificat en langue française, dans les conditions fixées par la norme NF X 46-011 de décembre 2014 "Travaux de traitement de l'amiante - Modalités d'attribution et de suivi des certificats des entreprises".

Les organismes certificateurs sont accrédités pour leur activité de certification par le Comité français d'accréditation (COFRAC) ou par un autre organisme national d'accréditation.

 

  • Assurance de responsabilité civile professionnelle

Dans le cadre de la démarche de certification de son activité de traitement de l’amiante, l’entreprise justifie de prendre des dispositions pour couvrir sa responsabilité civile en matière de traitement de l’amiante par une assurance.

§ 4.2 de la norme NF X 46-010

 

  • Audits inopinés de chantier

L’activité de désamiantage peut faire l’objet d’audits inopinés de chantiers

Les audits inopinés de chantier sont réalisés en phase de traitement de l'amiante.

Si l'audit inopiné de chantier intervient hors de la phase de traitement de l'amiante proprement dite, l'auditeur missionné peut procéder, à cette occasion, à des constats portant sur l'activité alors déployée par l'entreprise de désamiantage en lien avec l'activité de retrait ou d'encapsulage d'amiante, de matériaux, d'équipements ou d'articles en contenant. Ces constats peuvent rapporter des pratiques conformes comme non-conformes au référentiel de certification par l'entreprise concernée.

Lors d'un audit inopiné de chantier réalisé en phase de traitement de l'amiante, l'auditeur missionné peut relever, à l'encontre de l'entreprise auditée, des écarts, soit au référentiel de certification (fixé par la norme NF X 46-010 d'août 2012), soit à la prévention d'un risque professionnel autre que l'exposition des travailleurs aux fibres d'amiante, mais inhérent à l'exécution d'un des processus alors mis en œuvre par l'entreprise auditée.