A 50 ans, j'ai changé de métier et de vie grâce à la franchise

Pouvez-vous nous parler de votre parcours ? Qu’est-ce qui vous a amené à la création d’entreprise ?

Après des études courtes en comptabilité, j’ai démarré ma carrière professionnelle en tant que commercial dans de grandes entreprises (Mars, Rank Xerox , Olivetti ). Durant ces 9 années, j’ai réalisé de très bons résultats commerciaux mais le niveau des responsabilités qui m'étaient confiées n'était pas cohérent avec les moyens qui m'étaient alloués. J'ai donc changé de cap et accepté un poste de Directeur des ventes dans l’industrie papetière (Arjomari Prioux, qui est devenu aujourd’hui Arjo-Wiggings). Je suis ainsi entré dans  le monde de l'industrie à 30 ans et très vite, le Groupe m'a proposé de suivre une formation diplômante en management de 3 ans à l'Essec IMD, parallèlement à mes fonctions. Cette formation m'a permis de progresser dans cette entreprise et j'ai occupé successivement les fonctions de Directeur commercial, puis Directeur général adjoint, puis Directeur général. A 43 ans, j'ai changé de Groupe papetier et pris la Direction France (700 personnes et 240 M€ de CA) d’un Groupe portugais. Huit années plus tard, après 3 plans sociaux, 1 rachat d’entreprise et une diminution des effectifs à 300 personnes, j’ai décidé de quitter ce Groupe pour différentes raisons mais en me posant cette question : "J'ai 50 ans, que vais-je faire maintenant ?"La réponse s'est imposée : devenir mon propre patron !

Comment êtes-vous passé du monde de l'industrie papetière à celui du bâtiment ?

J'ai "dessiné mon business plan personnel", à savoir ce que je voulais faire :1) Travailler dans ma région (la Picardie) et dans un rayon de 50 km² de mon domicile.2) Rechercher un secteur d’activité me permettant de réaliser un important CA avec une marge intéressante. 3) Privilégier une activité complexe (pour éviter la concurrence sauvage) :- non délocalisable,- nécessitant peu de financement en BFR,- sur un marché en développement (nous étions fin 2008),- non exposée à la concurrence étrangère à bas prix. Dans les secteurs sortis de ce "chapeau", le bâtiment était logiquement en phase. J'ai donc cherché à acheter une PME dans ce secteur mais j'ai rapidement constaté que les entreprises à céder étaient gérées par des professionnels experts dans leur domaine qui partiraient après l'opération de cession et qui n'avaient mis en place aucune procédure de suivi dans la gestion des différents domaines de l'entreprise.

Pourquoi avoir choisi le secteur de la maison individuelle ?

La maison individuelle sortait du lot dans le marché du bâtiment, car elle était organisée, structurée et que des normes existaient. Par ailleurs, après avoir envisagé la reprise, je me suis intéressé à la Franchise. Or, la Franchise est un des modes possibles de création d'entreprise dans le secteur de la maison individuelle.

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Qu’est-ce qui vous a séduit dans le concept de la Franchise ?

Le principe même de la Franchise : un savoir-faire éprouvé, un transfert de compétences et un accompagnement, une offre de formation au métier, un intérêt commun franchisé/franchiseur...Cette formule permet de ne pas se retrouver isolé, de bénéficier d'un réseau, d'une stratégie produit mutualisée et donc de jouer "collectif" et non "individuel". Tout cela correspondait bien à mes aspirations.

Avez-vous réalisé une étude de marché ?

Oui, j'ai tout d'abord réalisé une recherche "documentaire", en rassemblant de nombreuses informations sur le secteur de la maison individuelle durant les 5 dernières années tant au niveau national que local. Puis je me suis entretenu avec tous les franchiseurs en place. J'en ai rencontré 5 et analysé 98 bilans de leurs franchisés. J'ai ensuite rencontré Kerbea, qui venait d’être racheté par le groupe Fousse. Ça a été le bon !

Comment s'est déroulée la phase de montage de votre projet ? Vous avez été accompagné par votre franchiseur ?

Oui, mais j’étais l’initiateur et le décideur. L'équipe venait juste d'être mise en place à l'époque par le groupe Fousse, qui n'avait pas encore d'expérience en matière de franchise.Je n'ai pas rencontré de difficultés particulières. J'avais des cautions et une surface financière en phase avec mon projet. Cela a d'ailleurs été un élément important de ma décision de rejoindre cette franchise.

En termes de chiffre d’affaires, avez-vous atteint vos objectifs ?

Oui mais avec une marge catastrophique, dont la responsabilité essentielle est porté par l’équipe du franchiseur de l’époque, qui nous a indiqué des prix d’achat erronés sur ma région.

Quelles relations avez-vous aujourd’hui avec votre franchiseur ?

Des relations pacifiées, une estime et un respect mutuels. La nouvelle équipe mise en place par Kerbea dispose d'un réel savoir-faire dans le métier de franchiseur et d'une véritable expérience dans la mise en place et dans l'animation d’un tel réseau. C'est très important ! L'entreprise a su garder la seule personne de l’ancienne équipe disposant d'un savoir-faire technique et d'une expertise reconnue dans la construction.Par ailleurs, l’équipe dirigeante affiche une stratégie claire et expliquée sans se soucier d’affronter parfois les critiques des franchisés. Chacun est à sa place et les échanges sont professionnels ! Cela me convient parfaitement !

Votre vie "au quotidien" d’entrepreneur vous satisfait-elle ? Correspond-elle à l’idée que vous vous en faisiez ?

Oui, elle correspond bien à mes souhaits. Bien sûr aujourd’hui je préférerais avoir une meilleure visibilité du marché, car le secteur de l’immobilier est particulièrement sinistré ; mais je suis en phase avec mon business plan personnel, dont je vous parlais tout à l'heure.J’espère à présent pouvoir transformer financièrement mon savoir-faire, mon expérience et la qualité de mes équipes.

Comment voyez-vous votre entreprise dans 5 ans ?

Si le marché nous redonne un peu d’air, ma société doit être capable de dégager 150 à 300 K€ de bénéfices avec une quarantaine de maisons a minima construites chaque année. Je vise également de prendre une bonne part de marché dans le business des maisons en kit et dans celui des extensions d'habitations existantes.

Quels conseils donneriez-vous à des personnes souhaitant entreprendre en franchise ?

1. Etre au clair avec ses projets tant personnels que professionnels.2. Avoir 100 à 150 K€ de mobilisables.3. Etre en mesure de s'investir totalement dans le projet, savoir travailler beaucoup et de manière pluridisciplinaire.4. Accepter de ne pas gagner d’argent les 2 premières années.5. Faire une étude locale très poussée pour situer sa future entreprise.6. Et puis vendre, vendre, vendre !

Propos recueillis par l'APCE en décembre 2014

Décembre 2014