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Depuis Lyon, la startup Colivreur développe le concept de livraison collaborative grâce à une application de mise en relation. Mais comment garantir la sécurité des colis à livrer quand on les confie à monsieur et madame Tout-le-Monde ?
Le collaboratif, entre mythes et réalité, est l'une des grandes promesses de notre époque. Certaines jeunes pousses y croient dur comme fer et imaginent les services de demain. À Lyon, la startup Colivreur a conçu le « BlaBlaCar de la livraison de colis ». À sa tête, les deux frères Kayana et Nicolas Manivong, associés à leur ami d'enfance Sayavong Bottaphanith, ambitionnent de positionner la livraison collaborative comme alternative durable à la livraison « classique ». Comment garantir l'intégrité des colis et instaurer la confiance dans ce cadre ? Les réponses de Kayana Manivong, cofondateur et CEO.
Bpifrance : Comment avez-vous eu l'idée de fonder Colivreur ?
Nicolas Manivong : C'est une histoire de famille et d'amitié. Avec mon frère et mon ami d'enfance, nous partagions le constat que l'expérience de la livraison à domicile n'était pas à la hauteur de ce qu'on pouvait espérer, surtout au regard de l'essor du e-commerce. Lors d'un voyage en Thaïlande, nous avons découvert de nouvelles modalités de livraison, plus collaboratives et informelles, et nous nous sommes demandé si on pouvait les transposer en France. En 2017, nous avons intégré l'incubateur BoostInLyon et, après une lente maturation, nous avons lancé la société en juin 2019. Un mois après, l'obtention de la bourse French Tech a été un joli coup de pouce.
Comment fonctionne la livraison avec Colivreur ?
Nous avons créé une application qui permet à des particuliers de profiter de leurs trajets quotidiens – à pied, à vélo ou en véhicule motorisé – pour proposer une livraison alternative et flexible à nos clients. Les colivreurs reçoivent en échange une commission. Notre modèle nous permet de proposer des prix modérés et un service plus responsable d'un point de vue environnemental à nos clients.
Où en êtes-vous aujourd’hui ?
Nous en sommes à un millier de livraisons par mois et comptons 5 000 colivreurs à Paris, Lyon, Toulon, Grenoble et j'espère bientôt à Lille. Nous constatons aussi que de plus en plus de livreurs professionnels indépendants s'inscrivent sur notre plateforme. Nous avons fait le choix de ne pas les exclure. Ils sont complémentaires. Certaines entreprises exigent des professionnels pour être rassurées. Une appli dans l'appli est donc née.
Rassurer, justement, doit être un enjeu majeur quand on se lance dans la livraison collaborative ?
C'était prioritaire. Nous avons donc dû créer des garde-fous pour sécuriser les livraisons : mettre en place des critères de sélection des colivreurs, mais aussi les sensibiliser sur des sujets de sécurité, de respect des délais ou encore d'attitude face au client. Nous avons aussi déployé un système d'évaluation des colivreurs.
Et quelles sécurités techniques ou assurantielles avez-vous pu établir ?
Nous proposons le suivi des marchandises par le client du point de retrait jusqu'au point de livraison. Pour sécuriser encore plus, nous avons mis en place un système de double validation pour le colivreur. Nous avons aussi dû imaginer une précaution financière avec une cagnotte séquestre débloquée seulement après validation de bonne livraison. Enfin, il existe une protection juridique et assurantielle depuis la loi d'orientation des mobilités (LOM). Les colis sont assurés du point de retrait jusqu'au point de livraison. C’était essentiel.
