Le Tiwal, de quoi s'agit-il ?
C'est le tout premier dériveur gonflable performant. Il tient dans deux sacs. Grâce à son design minimaliste, il se monte en vingt minutes seulement. Il est tellement léger qu'il peut être transporté à deux et mis à l'eau absolument partout. Sur l'eau, le Tiwal est un bateau polyvalent. Il peut être utilisé par toute la famille car il est très stable, la voile est haute et ne comporte pas de bôme. Avec beaucoup de vent, c'est aussi un dériveur très sportif. On peut surfer sur les vagues et partir au "planning". Deux ailes permettent de naviguer assis au-dessus de l'eau et de se mettre au rappel, ou servir de dossier par petit temps. En fait, il a été conçu pour rendre la navigation fun et simple.Concrètement, c'est une véritable innovation et c'est même une première mondiale. Sa coque en textile à double paroi est très rigide une fois gonflée à haute pression. Ce matériau et sa mise en forme brevetée font du Tiwal un bateau dont les qualités nautiques sont très proches d'un dériveur à coque rigide, sans les contraintes bien sûr. Cette innovation a su séduire aux Etats-Unis où il a reçu le prix de l'innovation du Boat of the Year 2014, remis par le magazine Sailing World.
Pourriez-vous nous dire ce qui vous a donné le déclic pour lancer ce projet ?
Mon compagnon, Emmanuel Bertrand, et moi voulions monter une entreprise. Nous avons saisi l'opportunité d'un concept de dériveur gonflable que j'avais créé précédemment. Notre complémentarité est une vraie force et l'un sans l'autre il n'y aurait pas eu d'aventure Tiwal.
Au démarrage de votre projet quelle était votre ambition ?
L'ambition était simple mais ardue : créer une entreprise rentable avec comme point de départ un concept de produit novateur dans le nautisme, sur un marché international !
En tant que femme, vous êtes-vous heurté à des difficultés dans la construction de votre projet ?
Avec Emmanuel, nous nous sommes toujours répartis les rôles en fonction des interlocuteurs et des circonstances. C'est notre stratégie. Pour ma part, je travaille dans un univers plutôt masculin, qui est celui de l'industrie. Être une femme est un "petit plus" dans ce milieu si l'on sait montrer rapidement que l'on connaît son métier.
Comment l'avez-vous produit ? Avec quels soutiens ?
J'ai fait moi-même la coque du premier prototype. Pour moi, travailler par le prototype ou la maquette permet de faire évoluer ses idées et d'apporter des améliorations. J'aime être dans le concret. Puis par la suite, c'est mon compagnon Emmanuel qui a financé l'entreprise. Les dispositifs d'aide avant la création d'une entreprise sont presque inexistants. Nous avons eu la chance de recevoir le soutien de la Fondation Guyomarc'h. Elle nous a permis de financer un premier prototype réalisé industriellement. Puis nous avons eu le soutien du Vipe à Vannes, de Bpifrance, de la chambre de métiers et de l'artisanat, ainsi que le prix national du concours Cré'acc en 2012 organisé par l'Ordre des experts comptables et l'APCE. Il faut aussi mentionner notre banquier, le Crédit Mutuel de Bretagne, qui nous a soutenus très tôt dans cette aventure. Nous avons eu beaucoup de chance d'être aussi bien entourés.
Comment avez-vous trouvé vos premiers clients ?
Nous avons présenté le produit pour la première fois au salon nautique de Paris en 2012. Le succès a été immédiat. Nous avons tout de suite vendu plusieurs bateaux. Aujourd'hui, nous avons des appels téléphoniques ou des emails spontanés de clients qui sont absolument conquis par le Tiwal. Les plus sportifs ont été surpris de voir à quel point le bateau est réactif et fun. Certains clients sont même revenus nous voir au salon 2014 ! Nous espérons très vite former une vraie communauté Tiwal.
Quelles sont les indicateurs qui vous permettent d'apprécier le potentiel de votre marché ?
La tendance du marché des loisirs sportifs est à la hausse dans le monde entier. Après il est très difficile de mettre des chiffres concrets lorsqu'il s'agit d'un nouveau produit réellement innovant. Nous apportons une nouvelle offre sur ce marché. Pour avoir des chiffres nous avons procédé par rapprochement avec des produits existant comme les dériveurs, les planches à voile,
Aujourd'hui vous exportez vos dériveurs à travers le monde, comment avez-vous fait ?
Depuis la Bretagne, nous envoyons des bateaux dans le monde entier à travers un réseau de revendeurs : USA, Russie, Chine, Europe,... En une année, nous sommes devenus une petite marque internationale. De manière générale, nos revendeurs sont venus nous chercher spontanément car ils ont senti le potentiel du produit.Nous avons aussi été beaucoup aidés à l'export par la Chambre des métiers et de l'artisanat de Bretagne, notamment pour l'organisation de certains salons.
Vous souhaitez lever des fonds. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Nous devons financer notre croissance rapide. Concrètement, nous devons financer les investissements pour industrialiser la production, l'internationalisation du brevet et la constitution du stock pour suivre la demande. Nous sommes actuellement en phase de "closing" avec un fonds d'investissement parisien. Je ne peux pas en dire plus...
Tiwal connaît une bonne croissance depuis sa création, sur quels leviers vous êtes-vous appuyés et quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
D'abord nous avons attendu d'avoir un produit mature et finalisé avant de nous lancer. Ensuite nous travaillons beaucoup sur la communication du produit. Nous avons la chance d'avoir de nombreux articles qui nous permettent de faire connaitre le Tiwal. C'est un levier sur lequel nous travaillons notamment avec nos revendeurs à l'international pour avoir une résonnance dans le monde entier.Notre objectif : convaincre des qualités nautiques du Tiwal. Nos clients franchissent vite le pas car nos vidéos sont très démonstratives. Concernant les difficultés il y aurait de quoi écrire un livre... !
Quelle est votre stratégie pour les prochaines années, vos ambitions ?
Les écoles de voiles et club de vacances réclament le Tiwal car c'est un bateau tout à fait adapté. C'est notre prochain axe de développement. Nous avons aussi en tête d'autre engin sportif gonflable à développer.Cette année l'équipe s'agrandit avec un ingénieur. Nous sommes ravis !
Les éléments à retenir :
Une équipe complémentaire
L'alliance d'une technologique innovante à un design minimaliste
La recherche précoce d'appui au lancement et à la labellisation du projet
Une communication dynamique (vidéos, relations presse,...) et une présence dans les salons spécialisés
Une intégration immédiate de la dimension internationale dès la conception du projet