Pascal, qu’est-ce qui vous a décidé à devenir entrepreneur ?
Je n’ai pas honte de le dire : j’étais mal dans mon quotidien professionnel et je n’étais pas épanoui. Une forme d’ennui s’était installée dans ma routine, alors que j’avais besoin d’être tiré vers le haut. J’étais ingénieur dans un grand groupe, mais je ne me sentais pas à ma place. Le besoin de liberté et celui de me réaliser à travers le travail étaient de plus en plus forts. J'étais en plein dans cette fameuse “quête de sens”. Et puis un jour, j’ai décidé que ce rêve d’un autre quotidien, il fallait que je le réalise. J’ai fait de la place dans mon garage, et Eurécia est née !
Les premiers temps, ça se passe comment ? La réalité ne vous a pas mis une claque ?
Ma première obsession a été de transformer mon idée en projet viable. Alors je me suis concentré sur la performance. J’avais tellement envie que ça marche pour moi et pour mes premiers collaborateurs. Il faut être obstiné pour passer les premières étapes, je ne vais pas dire que c’est facile : j’ai attendu la fin de la troisième année pour me verser un salaire.
Ce qui est important, c’est de construire une boite à son image et de ne pas se laisser embarquer sur un autre chemin. Il y a des incertitudes et des doutes, mais il faut les transformer en énergie !
Quelle est la clé alors pour ne pas baisser les bras ?
La persévérance avant tout, mais pas seulement. Il ne faut pas avoir peur de s’entourer. L’entrepreneuriat, c’est avant tout une aventure humaine ! J’ai pu partager mes craintes, mes doutes... et me rendre compte que ma réussite passait par celle de mes collaborateurs. Cette vision performance & bien-être, ce n’est pas qu’une baseline sous un logo ! C’est la quête d’un équilibre, que je cherche à partager avec mes collaborateurs, et que j’essaye de diffuser auprès de mes clients. Il est là mon moteur.
Et les obstacles, comment les avez-vous surmontés ?
Le premier obstacle, c’est soi-même : il faut faire des sacrifices et des choix. On signe un client, puis un deuxième... et puis plus rien pendant plusieurs mois. Avec mes premiers collaborateurs, nous nous sommes armés de courage et avons fait preuve de résilience.
Le produit s’est amélioré et notre modèle s’est affiné. Résultat : une croissance à deux chiffres depuis plusieurs années et une équipe de 80 talents qui poursuit la même dynamique aujourd’hui.
13 ans qu’Eurécia existe, il est déjà loin le bureau dans le garage ! Auriez-vous un conseil à donner au Pascal de cette époque ?
Pas si loin que ça. Et il reste un long chemin à parcourir ! Au jeune entrepreneur que j’ai été, et à tous ceux qui hésitent à se lancer, je dirais une chose simple à laquelle je me raccroche dans les moments de doute : il faut entreprendre pour espérer mais il faut persévérer pour réussir.