Qu’ils se soient lancés dans l’entrepreneuriat, aient eu le courage de rebondir après un échec, n’aient pas hésité à embaucher et à investir… tous ont un point commun : ils ont osé surmonter les obstacles. Bpifrance soutient plus que jamais l’audace des entrepreneurs.
Malgré une maîtrise imparfaite de la langue française, qu’elle qualifie d’approximative, et la distance géographique qui la sépare de son pays natal, sa joie de vivre, son enthousiasme, son énergie l’ont menée à une véritable success story. Rencontre avec la gréco-australienne Maria Lye, fondatrice de Toasties.
Pourquoi avoir choisi la France ?
Je suis arrivée à Paris après avoir obtenu une bourse auprès de mon école de stylisme à Brisbane qui me donnait l’opportunité de vivre en Europe pendant un an. J’étais déjà venue en France en voyage avec mes parents et j’avais adoré la richesse de l’histoire, de la culture… France is a dream for an Australian ! Paris était pour moi le meilleur endroit pour poursuivre mes études. Comme je ne parlais pas du tout français, j’ai d’abord été jeune fille au pair pendant quelques mois pour apprendre les bases de la langue avant de démarrer mon année à Mod’Art International.
Comment avez-vous eu l'idée de créer en 2016, Toasties ?
J’ai eu une première expérience chez Inès & Maréchal, une marque de luxe spécialisée dans la fourrure et les peaux lainées. Je suis tombée totalement amoureuse des peaux lainées pour la noblesse et la force de cette matière naturelle. J'ai pris conscience aussi du gaspillage des chutes qui n’étaient pas utilisées. Avec des parents très écolos et anti-gaspillage, c’est tout naturellement que j’ai eu l’idée de recycler ces chutes. Comme j’avais toujours froid aux pieds à Paris, j’ai créé des semelles, puis, petit à petit, j'ai conçu de nouveaux accessoires : des moufles, des pochettes, des cagoules, des sacs… J’aime que mes créations soient utiles !
La langue et la distance physique avec vos proches ne vous ont jamais freinée ?
J’ai rencontré chez Inès & Maréchal, mais aussi dans des ateliers d’artisans du cuir, des personnes hyper ouvertes et bienveillantes. Je ne sais pas si c’est parce que je suis australienne, que j’ai un "grand accent", mais ces artisans m’ont ouvert leurs portes, encouragée et donné confiance. J’ai également eu la chance de rencontrer le producteur et fabricant Rial à Toulouse, la dernière usine en France à travailler dans le secteur des cuirs et des peaux lainées pour les marques de luxe françaises. Il m’a tout de suite soutenue car il aimait ce que je faisais. J’ai vraiment été bien entourée. Après toutes ces rencontres et les opportunités suscitées, il était logique de créer ma marque en France. J’ai surfé sur la vague. Si j’avais été en Australie, j’aurais fait autre chose.
Quels organismes vous ont aidée à lancer votre marque ?
J’ai été accompagnée par l’incubateur d’entreprises de la filière cuir ADC, Au-delà du cuir. Cette association sélectionne et soutient des jeunes marques dans leur développement business, marketing, financier, etc. Finalement, tous les domaines que ne maîtrise pas une styliste ! Ils m’ont accompagnée pendant 3 ans avant de me présenter à PIE (Paris Initiative Entreprise) grâce à qui j’ai obtenu mon premier prêt.
Où en êtes-vous et quelles sont vos perspectives de développement ?
Aujourd’hui, Toasties produit chaque année environ 10 000 pièces vendues en France, au Bon-Marché ou chez Merci, mais aussi en Corée, au Japon ou en Europe du Nord. Notre prochain challenge ? Nous développer aux États-Unis et en Australie et lancer notre nouvelle collection home l’année prochaine.