Pensez aux Femmes business angels pour financer votre projet

Qu'est-ce que le réseau Femmes Business Angels ?

Femmes Business Angels est le seul réseau de business angels composé exclusivement de femmes investisseuses en France et le 1er réseau européen de business angels au féminin. Il a été créé en 2004 par Béatrice Jauffrineau, avec des anciennes d'HEC. Actuellement, il comprend une centaine de femmes dont la grande majorité exercent une activité car leur moyenne d'âge est de 48 ans environ. Elles sont chef d'entreprise, cadre supérieur ou exercent des professions libérales et souhaitent s'impliquer activement dans d'autres projets en plus de leur activité professionnelle. Elles trouvent donc du plaisir et de l'intérêt à faciliter la création et l'émergence de startups innovantes et à fort potentiel de croissance dirigées indifféremment par des femmes ou des hommes.

Quels sont les types de projets financés ?

L'implantation géographique de l'entreprise est indifférente même si le réseau est installé en Ile de France : 20 % des projets financés viennent d'autres régions. En revanche, les projets doivent impérativement répondre à deux critères : - être innovant et ce, quel que soit l'aspect de l'innovation : technologique, de service, de méthodes, etc. - être ambitieux et à fort potentiel de développement : il n'y a pas de financement pour des projets sans création d'emplois. Depuis sa création, 100 investissements ont été réalisés dans 70 startups de tous les secteurs de l'économie pour près de 5 millions d'euros.

Comment cela fonctionne-t-il ?

Les femmes investisseuses choisissent les projets qui leur plaisent en fonction de leurs propres critères. Il ne s'agit pas d'un fonds : l'investissement, toujours "en capital" (et non "en prêt"), est direct. Elles sont souvent plusieurs à être intéressées par une même entreprise et à investir en fonds propres pour une durée variant entre 5 et 6 ans en moyenne. Leur participation au capital est toujours minoritaire (inférieure à 50 %). Pendant toute la durée de leur investissement, elles accompagnent l'entreprise et la soutiennent car leur sort est lié. Elles ne toucheront aucun dividende pendant cette période et se rémunèreront seulement par la plus-value réalisée lors de la vente de leurs titres, au moment de leur sortie du capital. Les financements peuvent aller de 100 000 à 1 million d'euros.

Quelle démarche entreprendre pour obtenir un financement ?

La démarche globale se déroule en trois grandes étapes : Tout d'abord, le (ou la) dirigeant(e) d'entreprise qui souhaite lever des fonds dépose son executive summary (3/4 pages maximum) sur le site www.femmesbusinessangels.org. Une fois l'executive summary réceptionné, l'équipe l'étudie et l'analyse : la sélection est sévère. Le premier comité de sélection élimine en effet tous les projets qui ne correspondent pas aux deux critères retenus (innovation et fort potentiel). Chaque mois, 30 projets environ sont ainsi proposés pour être financés et seule la moitié d'entre eux sera retenue. Les projets retenus après cette première sélection sont ensuite présentés oralement devant un deuxième jury par un elevator pitch. La présentation et les questions éventuelles ne dépassent pas 15 minutes. A l'issue de cette présentation, il reste 4 à 5 projets potentiels chaque mois. La dernière étape est celle de la présentation aux investisseuses du réseau réunies lors de leur réunion mensuelle (leur nombre est variable chaque mois). Les investisseuses indiquent les projets qui les intéressent et se regroupent si un même projet les emballe. Commence alors l'approfondissement du projet à travers les due diligence dont la durée peut être variable mais qui s'étale généralement sur 3 à 4 séances. Les investisseuses creusent le dossier et construisent ensuite le pacte d'actionnaire conjointement avec les autres actionnaires de l'entreprise et ses dirigeants, pacte qui définira le mode de fonctionnement de la structure, les conditions d'entrée et de sortie, les modes de calcul, etc. pour parvenir au closing lorsque tout le monde s'est mis d'accord sur le pacte et la valorisation de la société.

Quels sont les montants attribués ?

Les montants demandés varient entre 100 000 et 1 million d'euros mais la moyenne se situe aux alentours de 300 000 €. Le ticket moyen d'une investisseuse est de 12 000 € par projet chaque année sachant que chaque membre peut mettre ce qu'il veut (le minimum est de 10 000 € par an).

Qu'est-ce qui vous différencie du crowdfunding ?

Les business angels et le crowdfunding peuvent être complémentaires et financer chacun à sa manière un même projet. Toutefois, notre réseau apporte des services supplémentaires qui ont une vraie valeur ajoutée et présentent des avantages importants par rapport au crowdfunding : - le montant des participations possibles est unitairement plus élevé, - le projet est analysé de manière approfondie par les investisseurs eux-mêmes lors de la due diligence, il est donc particulièrement contrôlé et le risque s'en trouve plus limité, - l'entreprise est accompagnée pendant toute la durée de la participation au capital : elle bénéficie du carnet d'adresses des investisseuses et de leur expertise.

Quels sont les conseils que vous donneriez à un entrepreneur ?

Nous avons 5 recettes à leur proposer : - être synthétique car les investisseurs ont peu de temps à consacrer à la lecture et à la compréhension des documents communiqués, - vendre son projet mais éviter l'irréalisme en ne racontant pas n'importe quoi et en donnant des points de repère sérieux, - dire en quoi le projet résout un problème qui se pose vraiment ou qui répond à une tendance vérifiée, - décrire les étapes clés et les besoins correspondants, - et enfin démontrer que vous aurez réussi avant 5 ans à en faire une pépite revendable ! Et surtout leur dire que faire appel aux business angels crée un effet de levier fantastique pour obtenir les autres soutiens financiers nécessaires à la réalisation de leur projet ! Nous résumons cela dans notre devise en reprenant les lettres de notre logo : FBA comme Franchise Bienveillance et Audace !

Propos recueillis en avril 2014 par Marie-Armelle Delauney

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Mai 2014