Avec Baroudeur Cycles, Tanguy Julien-Laferrière donne une nouvelle vie aux vélos

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Lors de vos études en école de commerce, vous avez créé une entreprise artisanale de réparation de vélos. D'où vous est venue cette idée ? 

J’ai grandi à la campagne dans une vieille ferme restaurée par mon père avec qui j’ai beaucoup bricolé. Me servir de mes mains était devenu une passion. Durant mes premières études de droit, cela m’a manqué. C’est pourquoi j'ai pris des jobs d’étudiant dans la métallurgie, la serrurerie ou encore la maçonnerie, avant de commencer à réparer des vélos, le mien comme ceux de mes amis.
De fil en aiguille, cela s’est su. Et la demande n’a cessé de s’accroître. J’ai compris que le droit n’était finalement pas ma véritable voie et j'ai intégré un double cursus à l’EM Lyon et l’École centrale de Lyon sur l’entrepreneuriat innovant avec l’idée de créer une entreprise. Puis j’ai monté, au sein de l’incubateur de l’EM Lyon, un projet de création de magasin de vélos, Baroudeur Cycles.

Vous avez rompu avec une carrière toute tracée pour créer votre entreprise... une aventure risquée ? 

À la sortie de mon école de commerce, je n’aurais eu aucune difficulté à trouver un travail bien rémunéré, comme l’ont d’ailleurs fait la majorité de mes camarades. D’ailleurs, le jour où j’ai osé lancer mon projet de création d’entreprise artisanale, beaucoup de personnes étaient inquiètes pour moi. J’ai néanmoins fait le choix de rompre avec un avenir assuré, quitte à prendre le risque de voir mon niveau de vie s’éloigner rapidement de celui des autres diplômés de l’école. J’aurais pu regretter d’avoir choisi cette voie qui n’est pas forcément facile : on donne beaucoup, on se salit, on a parfois mal au dos… Mais cela se passe très bien ! 

Comment avez-vous procédé pour financer votre projet ? 

Le financement a été au centre de mes problématiques car en tant qu’étudiant je ne disposais pas de beaucoup d’argent. J’avais contracté un prêt étudiant. Mais sans apport ni garanties, il a fallu trouver un plan B pour créer l’entreprise. Grâce à l’association Rhône Développement Initiative, j’ai bénéficié d’un prêt d'honneur personnel. Puis, via mon propre réseau, j’ai eu la chance de réunir six associés dès la première heure. Ce sont des retraités de milieux divers, dont un ancien patron artisan qui a créé plusieurs sociétés durant sa carrière, ainsi que plusieurs anciens cadres bancaires, comptables, ou encore commerciaux. Les sommes qu’ils ont engagées pour soutenir mon projet n’étaient pas très élevées, mais elles m’ont été indispensables. Je n’aurais pas pu choisir de meilleurs investisseurs : ils sont très disponibles et m’apportent des expertises variées.

Quels ont été vos premiers résultats ? 

Notre modèle économique se situe entre l’artisanat et le commerce, avec entre autres la vente de pièces détachées. Dès les premiers jours, nous avons généré du chiffre d’affaires. Nous avions réussi à trouver un local commercial bien placé. Il restait à prouver ce qu’on était capable de faire !  Le bouche-à-oreille a eu un réel impact sur la constitution d’une clientèle fidèle et nombreuse.

Comment poursuivez-vous le développement de votre activité ? 

Nous voulons développer la vente par Internet, qui est un marché très différent. Par ailleurs, nous avons créé une deuxième société, spécialisée dans la fabrication de remorques utilitaires pour les entreprises et les collectivités. C’est un produit écologique qui plaît beaucoup… cette nouvelle activité commence elle aussi à porter ses fruits ! 

Juin 2020