Green Big : l’innovation comme modèle vertueux pour l’écologie

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L’entrepreneuriat au service de l’écologie et du recyclage. La start-up normande Green Big déploie son b:bot, un collecteur capable de transformer sur place et en un clin d'œil des bouteilles en plastique en paillettes prêtes à l'emploi. « Nous fournissons aux fabricants un produit déjà transformé et prêt à l'usage, donc beaucoup plus intéressant. Conséquence : nous le vendons 2 à 3 fois plus cher qu'une simple bouteille vide. » Rien ne prédestinait pourtant son président Benoît Paget à devenir un acteur de l'économie circulaire.

Comment Green Big a vu le jour ? 

Avec mes associés, les ingénieurs Baptiste Danezan et Fabien Rimé, nous avions identifié un paradoxe : la France consomme 16 milliards de bouteilles en plastique par an, mais tous les industriels qui fabriquent du plastique peinent à trouver de la matière recyclée pour en fabriquer ! Comme souvent, la raison est économique : recycler des bouteilles usagées coûtait plus cher que de les fabriquer à partir de pétrole. Pour diminuer les coûts, nous avons compris qu'il fallait densifier ces déchets le plus tôt possible. Le b:bot est capable de réduire des bouteilles de plastique en paillettes, automatiquement triées entre plastique incolore et plastique de couleur. 

Et aujourd'hui, quel est votre marché ?  

En France, la demande de matière plastique recyclée est de 200 000 tonnes par an et les producteurs de plastique n'en trouve que 10 % ! Notre marché est donc là, dans ces 180 000 tonnes manquantes. Notre machine permet de récupérer cette matière là où elle se trouve, c'est-à-dire dans les supermarchés et les collectivités. Nous avons déjà installé une dizaine de b:bot dans des enseignes Super U, Auchan, Leclerc, Intermarché, Lidl et Carrefour. Passée cette phase de démonstration, nous nous sommes lancés dans la production à grande échelle en janvier dernier. 

Qu’est-ce qui vous relie avec le recyclage ? 

Plus ou moins par un concours de circonstances ! Je dirigeais une régie publicitaire pour les médias de proximité lorsque, avec mon associé de l'époque, nous avons eu l'opportunité en 2007 de racheter une petite entreprise créée par des étudiants lyonnais : Canibal.  Cette société fabriquait des collecteurs de canettes, gobelets et bouteilles installés dans les universités et financés sur un modèle publicitaire. Et la pub finançait ici une action de recyclage. Petit à petit, j'ai appris sur le recyclage et ce projet a nourri ma réflexion sur l'entrepreneuriat. J'ai compris que l'on pouvait utiliser l'innovation pour inventer des modèles vertueux qui concilient économie et écologie.  

Pour développer Green Big, vous avez bénéficié de différents types d’accompagnements ?  

Tout à fait ! Nous avons bénéficié du prêt d'amorçage, d'un prêt à l'innovation et d'un prêt d'accompagnement de la part de Bpifrance, pour un total d'un million d'euros. Dernièrement, nous avons également levé des fonds avec Normandie Participations, puisque nous sommes implantés à Rouen. Bpifrance comme Normandie Participations ont, dès le départ, été très intéressés, réactifs et impliqués dans notre projet.  

Quels conseils donneriez-vous à quelqu'un souhaitant se lancer dans la création d'entreprise ?  

Je lui dirais que la qualité première que se doit de développer un entrepreneur est la résilience. Il faut savoir ne pas abandonner et toujours se dire qu'en cas de problème, il y a une solution à imaginer. L'entrepreneur, confronté à une forme d'isolement, doit savoir résister à la difficulté et continuer à y croire dans les moments durs.

Green Big en chiffres

  • Création : décembre 2017  
  • Effectif : 11 employés  
  • Siège social : Rouen (Seine-Maritime)  
  • Fabrication des b:bot : usine Toshiba de Dieppe (Seine-Maritime).  
  • Objectifs 2020 : installer entre 200 et 400 b:bot en France. « Notre enjeu est industriel », annonce Benoît Paget. En 2021, ce dernier espère être capable d'installer 1000 machines.  
Juin 2020