En 2020, Charlotte Darmet et Antonin Grêlé-Rouveyre cofondent Opopop et ses colis réutilisables consignés, pour accompagner le e-commerce vers le zéro déchet.
Si l’entreprise compte déjà 50 marques partenaires, son objectif est d’être rejointe par les grosses structures, qui expédient chaque jour un nombre important de colis. Opopop dispose pour cela de leviers efficaces.
Quel est le modèle économique d'Opopop ?
Charlotte Darmet : Opopop a été lancée avec un service de pochettes réutilisables pour les acteurs de l'e-commerce, selon un modèle d'abonnement, doublé d'une consigne. L'objectif est de remplacer les emballages en plastique à usage unique qui représentent 20 % des envois. Nos clients proposent l’option "colis réutilisable" sur leur site et le consommateur qui la coche pourra renvoyer la pochette dans n’importe quelle boîte jaune de La Poste. Opopop se charge ensuite de la nettoyer et de la remettre en service.
Nous travaillons également avec des e-commerçants ayant des enjeux logistiques particuliers sur les packagings réemployables sur mesure, comme la location de vêtements. Enfin, Opopop joue un rôle de conseil et d’accompagnement auprès des marques qui souhaitent s’orienter vers le zéro déchet.
Parmi vos clients, on compte une cinquantaine de marques et votre croissance dépendra, entre autres, de votre capacité à aller chercher des comptes qui font du volume. Comment y parvenir ?
Charlotte Darmet : 50 marques partenaires comme Les Jupons de Louison, Ekoïa ou encore Wakae se sont en effet engagées sur la voie du colis réutilisable. Comme souvent, les early adopters sont des jeunes marques, agiles, capables de mettre en place des solutions innovantes rapidement. Pour le moment, les plus grosses marques se lancent dans des pilotes, avant d’envisager une généralisation de la solution. Le processus est plus long pour elles mais leur intérêt pour tout ce qui peut renforcer leur stratégie RSE est réel. On sent que c’est vraiment le sens de l’histoire.
Quels leviers avez-vous identifiés pour les amener à franchir le pas ?
Charlotte Darmet : Le premier est le consommateur lui-même. De plus en plus de marques sont en effet interpellées par des clients qui se questionnent sur les colis réutilisables et demandent des solutions concrètes au suremballage.
La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC), qui entend accélérer le changement de modèle de production et de consommation afin de limiter les déchets, est également un levier important pour le développement futur d’Opopop.
Serez-vous en capacité de fabriquer beaucoup plus de colis réutilisables le moment venu ?
Charlotte Darmet : Nos pochettes sont fabriquées à partir de fin de rouleaux de l'industrie textile, dans un réseau d’ateliers situés en France, dont la plupart pratiquent des logiques d’insertion professionnelles. Pour faire face à la demande croissante et être plus flexibles, nous étendons notre réseau et nous passons des partenariats avec des plus gros ateliers. L’avantage des pochettes Opopop est qu’elles sont relativement simples à fabriquer.