Pascal Asselin [Formalizi] : “Aujourd’hui, les gens passent beaucoup plus vite à l’action pour changer de carrière professionnelle “

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Bpifrance Création : Tu as lancé ton entreprise alors que tu étais encore étudiant. Comment as-tu passé le cap ?

Pascal Asselin : J’ai toujours voulu entreprendre. Je ne savais pas forcément dans quoi, mais étant issu d’une famille d’entrepreneurs, il m’a toujours paru évident qu’un jour moi aussi je me lancerai. Alors que j’étais en deuxième année à l’Emlyon Business School, j’ai eu l’opportunité de passer le cap grâce à une rencontre. A cette époque j’ai fait la connaissance d’un avocat du barreau de Paris, avec qui j’ai rapidement sympathisé et qui m’a parlé de son idée de création de legaltech combinée à une solution d’aide aux entrepreneures dans leurs formalités juridiques. L’idée était de les aider dans les démarches qui séparent le stade de « j’ai un projet » à « je suis une société ». 
On a donc préparé le projet ensemble, et on l’a lancé en 2019. 

BC : Est-ce que tu t’es fait accompagner pendant ta création ?

PA : Jusqu’à l’année dernière non ! J’ai intégré en mars/avril 2020 l’accélérateur EuraTechnologies, mais jusqu’alors, je ne pensais pas avoir besoin d’accompagnement. Bien sûr j’avais tort ! 
Lorsque je me suis lancé, j’ai fait toutes les bêtises possibles avant de finalement me rendre compte qu’un accompagnement, des conseils et surtout un mentor ça pouvait faire toute la différence quand on lance son projet. 
Heureusement, j’ai rapidement développé un réseau de partenaires pour m’accompagner et surtout être rentable dès le premier jour. 

BC : Selon toi, la pandémie a-t-elle accentué le désir d’entreprendre chez les Français ?

PA : Effectivement, j’ai senti une vraie dynamique entrepreneuriale ces derniers mois. Aujourd’hui « grâce » à la Covid-19, les gens sont plus à l’écoute de leurs envies et passent beaucoup plus vite à l’action pour changer de carrière professionnelle. 
Lors du premier confinement je pensais que tout aller s’arrêter pour nous. Je me disais « qui va vouloir créer une entreprise pendant le confinement ? ». Et pourtant ! Même si nous étions en dessous de nos objectifs, on a eu une très belle activité, bien au-dessus de ce à quoi nous nous attendions. 
Les créateurs ont pris du temps pour mûrir leur projet et se lancer. Quant aux dirigeants, ils se sont rendus sur notre site pour s’occuper de leur « paperasse en attente », et effectuer des modifications juridiques par exemple. 

BC : Quel regard portez-vous sur les legaltech et leur impact sur le marché ?

PA : Les legaltech sont très positives pour le marché des services juridiques. Loin de mettre à mal les cabinets d’experts comptable ou notaires, elles créent aujourd’hui des partenariats pour se servir des forces de chacun. C’est d’ailleurs notre démarche chez Formalizi. On propose par exemple d’aider ces structures dans des tâches pour lesquelles elles ont moins de valeur ajoutée (formalités juridiques, rédaction de documents, déclarations auprès des administrations, etc.). Un partenariat gagnant-gagnant qui leur permet de traiter plus rapidement les dossiers de leurs clients tout en faisant des économies. De notre côté, nous mettons à profit nos relations de confiance en orientant nos clients vers elles quand le sujet dépasse notre expertise. L’idée est de valoriser les compétences et les qualités de chacun. 

Juin 2021