Thomas Huriez, l’entrepreneur qui avance à 1083 km/h

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"Le local, pour moi, c’est l’avenir"

Thomas Huriez ne jure que par le made in France, il en a d’ailleurs fait son métier. Depuis 2013, il est à la tête de la marque de vêtements 1083. Du filage à la confection, en passant par la teinture et le tissage, toutes les étapes de fabrication sont réalisées dans l’Hexagone. 100 % bio ou recyclés, les jeans de 1083 répondent à une éthique écologique. Très concerné par les questions environnementales, l’entrepreneur a fait du respect de la planète et de la production locale ses priorités.

Le made in France étant au cœur de son engagement, le nom de la marque s’est imposé de lui-même. 1083, c’est le nombre de kilomètres qui séparent les deux villes les plus éloignées du pays : Menton et Porspoder. "Notre démarche est donc de fabriquer nos produits à moins de 1083 km de nos clients", déclare Thomas Huriez. 

Le trentenaire a d’ailleurs réalisé cette distance… à vélo ! En 2013, il ouvre un financement participatif pour lancer sa marque. Son but : vendre 100 jeans en précommandes. Contre toute attente, l’entrepreneur réussit à en vendre dix fois plus. "J’avais dit en plaisantant que je rejoindrais Porspoder depuis Menton en vélo. J’ai donc dû assumer ma blague. Et à chaque étape, je dormais chez un client", raconte-t-il en riant.

De l’informatique au jean

Mais avant de devenir le gourou du made in France, Thomas Huriez a suivi des études d’informatique. En 2007, il s’ennuie en tant que directeur informatique et quitte son emploi pour ouvrir sa boutique de vêtements bio. Il a donc récupéré la maison de famille, à Romans-sur-Isère, pour ouvrir son magasin Modetic. Au vu de son succès, il décide de créer sa propre marque, 1083.

"Je n’imaginais pas à quel point la notion de savoir-faire était précieuse. Il faut vivre la difficulté de relocaliser pour en comprendre la valeur", dévoile Thomas Huriez. En tentant de recréer une industrie textile française, il s’est heurté à plusieurs problématiques. Notamment le manque d’une école de couture. Il lance donc l’école du jean à Romans afin de redévelopper le savoir-faire de la confection des jeans. 

Des emplois locaux à la clé

Aujourd’hui, 1083 a dépassé ses espérances. En six ans, l’entreprise a multiplié son chiffre d’affaires par 40. Depuis 2013, cette augmentation a généré près de 150 créations d’emplois, dont 65 emplois directs. Toujours actif, le Drômois est sur tous les fronts. En plus de gérer 1083, il développe en ce moment une nouvelle marque de montres de fabrication française, appelée Routine. Pour rester dans le même schéma de valeurs, il lance une marque de vêtements de sport made in France en collaboration avec le tennisman français Paul-Henri Mathieu. A Romans, capitale de la chaussure, il s’associe à son fabricant habituel pour créer une sandale elle aussi made in France.
 
Désormais sa mission est d’amener chacun à produire et consommer dans l’économie circulaire. "Plus les produits que consomme notre société s’inscriront dans la réalité et le quotidien, plus on construira un monde durable. L’économie circulaire permet de respecter l’environnement, de créer des emplois locaux et donne aux gens les moyens de consommer localement". Dans tous les aspects de sa vie, Thomas Huriez suit une démarche 100 % éco-responsable.

Le jeune entrepreneur animera d’ailleurs une Masterclass lors de Bpifrance Inno Génération le 10 octobre prochain. Inscrivez-vous

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Lorine Paccoret 

Septembre 2019