ARE ou Arce, quelle option en fonction de votre situation ?

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L’ARE (allocation d'aide au retour à l’emploi) et l’Arce (aide à la reprise et à la création d’entreprise) sont deux aides financières dont le créateur d’entreprise indemnisé par France Travail peut bénéficier. Ces deux aides n’étant pas cumulables, l’entrepreneur doit choisir entre l'une des deux dès le démarrage de son activité.

Le maintien de l'ARE

Conditions pour bénéficier de l'ARE  

Pour bénéficier de l’ARE, il faut remplir les conditions suivantes :

  • être inscrit comme demandeur d’emploi à France Travail ;
  • avoir perdu involontairement son emploi : licenciement, fin de CDD ou de mission d'intérim, ou rupture anticipée à l'initiative de l'employeur ;
  • avoir démissionné pour un motif considéré comme légitime ;
  • avoir perdu son emploi dans le cadre d'une rupture conventionnelle ;
  • ne pas avoir atteint l’âge légal de départ à la retraite ;
  • résider sur un territoire couvert par l'assurance chômage ;
  • ne pas avoir été reconnu inapte à l'exercice d’un emploi ;
  • rechercher activement un nouvel emploi ou entreprendre des actions de formation ;
  • avoir travaillé au moins 130 jours (ou 910 heures) durant les 24 derniers mois pour les personnes âgées de moins de 55 ans (au cours des 36 derniers mois pour les personnes de plus de 55 ans).

 

Pour les travailleurs saisonniers, la condition d'affiliation est abaissée à 108 jours travaillés ou 758 heures travaillées au cours des derniers 24 ou 36 mois selon leur âge.  

Cumul de l'ARE avec les revenus issus de la nouvelle activité

L’ARE permet au créateur d’entreprise de cumuler une partie de ses allocations d’aide au retour à l’emploi avec son activité non salariée, à la condition de :

  • rester inscrit comme demandeur d’emploi,
  • déclarer son activité lors de chaque actualisation mensuelle,
  • et de ne pas dépasser le montant de son salaire de référence.

Chaque mois, l'entrepreneur touchera son ARE diminuée de 70 % de la rémunération mensuelle brute déclarée.

En savoir plus sur le maintien des allocations chômage.

Nouveauté depuis le 1er avril 2025

Depuis le 1er avril 2025, le cumul de l'ARE avec un revenu non-salarié est plafonné à 60 % des droits restants. 

L'aide à la reprise et à la création d’entreprise (Arce)

Critères d'éligibilité

Pour bénéficier de l’Arce, il faut remplir les conditions suivantes :

  • être demandeur d’emploi et créer ou reprendre une entreprise (inscription au registre national des entreprises) ;
  • avoir obtenu l’Acre, une exonération partielle ou totale de cotisations sociales pendant 1 an au maximum ;
  • bénéficier de l’allocation de retour à l’emploi (ARE).

Ne peuvent pas bénéficier de l’Arce, les salariés privés d’emploi qui ont repris ou créé une entreprise avant la fin de leur contrat de travail. Ils peuvent, dans ce cas, bénéficier du dispositif de cumul de leurs allocations avec leurs revenus issus de l’activité reprise ou créée qu'ils conservent.

Montant  

Pour les contrats ayant pris fin après le 1er juillet 2023, l’Arce consiste en un versement sous forme de capital de 60 % du reliquat des droits à l’assurance chômage. Ce capital est versé en 2 fois, une première moitié à la création de l’entreprise et la seconde 6 mois suivant l’immatriculation, si l’entreprise existe toujours et que la personne n'exerce pas un emploi à temps plein en CDI.

Demande de l'Arce à France Travail

Les entrepreneurs éligibles doivent remplir une demande pour informer France Travail de l'existence de leur projet, justifier de la création ou de la reprise de leur entreprise, et justifier d'avoir obtenu l'Acre le cas échéant.

En savoir plus sur l'Arce

Comment choisir entre le maintien des ARE et le versement de l’Arce ?

Le choix entre le maintien des ARE et le versement de l’ARCE dépend de plusieurs critères liés à la nature de votre projet, votre profil, et votre besoin en trésorerie. Voici les éléments à prendre en compte.

Besoin immédiat de trésorerie

Avec l'ARCE, vous recevez 60 % de vos droits restants à l’ARE en deux versements, ce qui permet de disposer rapidement d’un capital pour lancer votre activité (achat de matériel, communication, site web…). Privilégiez cette option si vous avez besoin d’un apport de départ important, et que vous avez bien défini votre modèle économique.

Le capital représenté par l’Arce vient renforcer les fonds propres de l’entrepreneur et peut donc faciliter l’obtention d’un prêt bancaire.  

L'ARE vous permet de percevoir un revenu mensuel (allocations chômage), ce qui vous laisse du temps pour tester votre activité sans pression financière immédiate. Elle est adaptée si vous n’avez pas besoin de capitaux lourds au démarrage, ou que vous souhaitez garder un filet de sécurité mensuel.

Visibilité sur les revenus de l’activité

Avec l'Arce, vous n'aurez plus d'allocations mensuelles, y compris si l'activité ne décolle pas immédiatement. Pour la choisir, il vaut mieux avoir des contrats ou revenus prévisibles dès les premiers mois. 

Préférez l'ARE si vous démarrez en freelance ou micro-entrepreneur, et que vous n’avez pas encore de clients réguliers. Vous continuerez ainsi à touchez vos allocations, même si votre activité génère peu ou pas de chiffre d'affaires au début.

Montant perçu

Depuis le 1er avril 2025, l’Arce et le cumul de l’ARE avec un revenu indépendant sont soumis au même plafond de 60 % des droits existants.

Pour autant, le montant effectivement perçu ne sera pas forcément le même dans les deux cas. En effet, lorsque l’entrepreneur se rémunère grâce à son activité indépendante, le montant de son ARE diminue. Ce qui n’est pas le cas de l’Arce, dont le montant n’est pas recalculé à la baisse en cas de perception d’un revenu d’activité.

A noter : en cas de cessation de l’activité indépendante, il est possible dans les deux cas de demander la reprise des droits à ARE précédemment ouverts et non consommés (sous respect des conditions prévues dans chaque situation). 

Durée d'indemnisation

Le cumul de l’ARE avec la rémunération est possible tant que le plafond de 60 % des droits restants n'est pas atteint. Cette option peut donc permettre, en théorie, de lisser le versement de l'aide sur une durée plus ou moins longue en fonction des droits acquis. 

Alors que l'ARE offre une sécurité financière plus longue, l'ARCE suppose d’assumer l’incertitude des premiers mois sans aide mensuelle.

Protection sociale

Choisir le maintien de l’ARE permet à l’entrepreneur d’être affilié au régime général de Sécurité sociale, et donc de bénéficier d’une protection sociale incluant la validation de trimestres de retraite.

À l’inverse, opter pour l’Arce ne permet pas de valider des trimestres de retraite de base en l’absence de revenu indépendant (l’entrepreneur peut toutefois bénéficier de la prise en charge de ses frais de santé dans le cadre de la protection universelle maladie).

En savoir plus sur la protection sociale du chef d'entreprise.

Fiscalité

L'ARE et l’Arce sont toutes deux imposables à l’impôt sur le revenu de l’entrepreneur dans la catégorie des traitements et salaires. Toutefois en optant pour l’Arce, si l’intégralité du capital est versée sur la même année, cela peut entraîner une imposition plus importante. 

Synthèse des avantages et inconvénients de chaque dispositif

CritèreMaintien de l'AREArce
Montant verséJusqu'à 60 % des droits restants, versés mensuellement60 % des droits restants, versés en deux fois
Modalités de versementVersement mensuel procurant un revenu régulier
  • 1er versement à la création
  • 2e versement 6 mois plus tard, si l'activité existe toujours et que la personne n'exerce pas un emploi à temps plein en CDI
Durée d'indemnisationJusqu'à l'atteinte du plafond de 60 % des droits, selon la durée initiale d'indemnisationCapital versé en deux fois
Cumul avec des revenus professionnelsPossible avec ajustement mensuel selon les revenus déclarésPrésence d'un capital immédiat, mais absence d'allocation mensuelle
Souplesse en phase de démarrageSécurisation d'une période d'activité irrégulière ou de testNécessité d'une bonne visibilité sur les revenus futurs
Soutien au financement du projetPas de capital immédiatPrésence d'un capital permettant d'investir dans le projet
Impact fiscalImposable à l'impôt sur le revenuImposable à l'impôt sur le revenu, avec le risque d'une imposition plus importante si l'intégralité du capital est versée la même année
Impact socialValidation de trimestres de retraite selon les revenus déclarésPas de validation de trimestres au titre de l'Arce

Foire aux questions

 Afin de bénéficier du maintien de vos allocations d'aide au retour à l'emploi (ARE) vous devez notamment :
- être inscrit à France Travail ;
- faire une demande d'ARE ;
- actualiser chaque mois votre situation afin de rester inscrit sur les listes de France Travail.

Le maintien des allocations retour à l'emploi permet, sous certaines conditions fixées par France Travail, de continuer à percevoir totalement ou partiellement vos allocations chômage une fois l'entreprise créée. Vous conservez ainsi une source de revenus pendant les premiers mois de votre activité.

Ce maintien est possible dans la limite de vos droits.
 

L'Arce et l'ARE sont deux dispositifs ouverts aux demandeurs d'emploi indemnisés. Dans le cadre d'une création d'entreprise, le demandeur d'emploi doit choisir entre toucher ses droits au chômage sous forme de capital, ou sous forme d'allocations cumulables sous conditions avec les revenus issus de sa nouvelle activité. 

Non. Vous devrez choisir entre l'une ou l'autre de ces mesures en fonction de votre situation personnelle et des besoins de votre activité. 

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