Dans cet article :
Le capital investissement se matérialise par la prise de participation minoritaire et temporaire dans le capital d'entreprises à fort potentiel de croissance afin d'en compléter le financement et créer un effet de levier pour obtenir des prêts bancaires en complément.
Il permet également aux entrepreneurs de profiter de conseils avisés de ces investisseurs, de leur expérience et de leur carnet d'adresses.
Capital investissement, capital risque : de quoi s'agit-il ?
Le capital-investissement regroupe l'ensemble des opérations qui consistent à prendre des participations au capital de sociétés non cotées. Ces prises de participation sont effectuées par des professionnels spécialisés ayant comme principal objectif la réalisation de plus values substantielles dans un délai relativement court, généralement compris entre 4 et 7 ans.
Le capital investissement intervient à tous les stades de vie de l'entreprise : création, développement, cession.
Différents fonds de capital-investissement privés ou semi-publics sont présents sur le marché. Certains sont spécialisés sur des secteurs d'activité précis (bio technologie, technologie de l'information, deeptech, Green techs, etc.).
Le capital-risque concerne uniquement les opérations en fonds propres réalisées dans les entreprises innovantes en création ou les jeunes entreprises à fort potentiel de croissance.
Les sociétés de capital-risque interviennent généralement pour des montants supérieurs à 1 million d'euros. Toutefois, les fonds d'amorçage régionaux peuvent investir dès 300 000 euros. Au démarrage d'une entreprise à potentiel, les entrepreneurs peuvent également ouvrir le capital de leur société à des business angels dont les capacités d'investissement varient fortement mais ne dépassent rarement quelques centaines de milliers d'euros.
Les différentes interventions en capital
- Le capital-amorçage (Seed Capital) : intervention avant ou juste après le réel démarrage d'activité d'une nouvelle entreprise, au stade de la mise au point d'un nouveau produit : prototype, pré-séries, etc. (Cet investissement nécessite obligatoirement la création juridique de l'entreprise).
- Le capital-création (Start-up) : intervention au démarrage de la nouvelle entreprise ou pendant son tout premier développement. On parle aussi de "capital post-création".
A noter : l'appellation "capital-risque" ne concerne que ces deux premiers types d'intervention.
- Le capital-développement : intervention dans une entreprise en pleine maturité, lors d'une nouvelle phase de développement (lancement d'une nouvelle gamme de produits, renouvellement de l'appareil de production, etc.).
- Le capital-transmission (LBO : leverage buy out ; LMBO : leverage management buy out) : intervention en capital au moment d'une cession d'entreprise.
Modalités d'intervention en capital risque
La décision d'entrer au capital d'une société est prise après l'étude d'un business plan établi sur 3 ans au minimum. Les dossiers présentés étant atypiques et relevant d'entreprises généralement à fort potentiel, les critères retenus seront différents de ceux constatés dans les banques. Les investisseurs seront attentifs à la qualité du dossier, à l'expérience et la complémentarité des créateurs, à la place disponible sur le marché pour le produit ou service proposé, au caractère réellement innovant de l'offre, etc.
Les modalités d'intervention en capital-risque sont plus ou moins sophistiquées. Selon les cas, le capital-risqueur peut :
- souscrire des actions ordinaires,
- souscrire des actions de préférence,
- souscrire des obligations (OCA, ORA), certaines peuvent être assorties de "bons de souscription d'actions",
- accorder des avances en compte-courant d'associé.
Le capital-risque n'a pas pour vocation à rester éternellement investi dans l'entreprise ; son intervention doit être ponctuelle et limitée dans le temps. La sortie peut se faire par :
- la réduction ou l'amortissement du capital,
- le rachat des titres par les associés initiaux à un prix convenu,
- la revente des titres à un groupe industriel ou financier,
- la revente à une structure de capital-développement,
- l'introduction en Bourse.
Les capital-risqueurs tirent essentiellement comme rémunération la plus-value réalisée lors de la revente de leur participation. Ils risquent donc :
- de ne jamais pouvoir revendre les actions souscrites,
- ou de tout perdre si l'entreprise disparaît.
Qui sont ces investisseurs ?
Le capital-risque est mis en œuvre :
- par des personnes physiques appelés business angels,
- par des sociétés de capital-risque (SCR),
- par des fonds de capital risque (spécialisés dans le capital création),
- et par l'intermédiaire de FCPR (Fonds communs de placements à risques), de FCPI (Fonds communs de placement dans l'innovation) et de FIP (Fonds d'Investissement de proximité) qui sont, comme tous les Fonds communs de placement, des "véhicules financiers" n'ayant pas de personnalité juridique mais gérés par une société de gestion ad hoc.
Compte tenu des besoins en fonds propres des créateurs on peut, en simplifiant, distinguer 4 étages d'intervenants.
Comment les trouver ?
- Investisseurs nationaux : fonds institutionnels, SCR nationales, FCPR, FCPI.
Ces fonds interviennent rarement pour des montants inférieurs à 500 000 € et leurs participations dans des entreprises au stade d'amorçage sont généralement limitées. Les principaux fonds sont recensés au sein de France Invest.
- Investisseurs régionaux : SCR régionales, FIP et quelques FCPR, FCPI.
Ces fonds visent généralement à soutenir la création et le développement d'entreprises implantées dans leur région d'intervention. Leur fourchette d'investissement, plus réduite, est généralement comprise entre 75 000 et 600 000 €. Les principaux intervenants sont listés sur :
- Corporate venture, ce sont des fonds créés par de grands groupes industriels, souvent spécialisés et intervenant généralement sur leur propre secteur d'activité.
Leurs interventions se situent en phase de création et quelquefois en phase de développement pour des montants généralement supérieurs à 300 000 euros.
Ces investissements permettent aux industriels de connaître et de maîtriser toutes les avancées technologiques sur leur marché. L'expertise acquise et la caution offerte par ces grands groupes peuvent s'avérer utiles pour l'entrepreneur.
- Les business angels : il s'agit de particuliers, issus en général du monde des affaires, disposés à investir des capitaux (plutôt à partir de 15 000 euros) dans des projets leur offrant de réelles perspectives de revente très lucrative de leur participation.
Précision : un projet requiert souvent la participation de plusieurs organismes ; l'intervention d'un leveur de fonds peut donc s'avérer nécessaire. Sa mission consiste à aider le porteur de projet dans la réalisation de son business plan puis de rechercher les investisseurs auprès desquels il présentera le dossier.
Comment choisir son investisseur ?
Le choix de son investisseur dépend de plusieurs critères :
- Stade d'intervention : la société de capital investissement intervient-elle en amorçage, en création, en développement ou en reprise ?
- Statut de la société de capital investissement : public, semi public ou privé. Les critères d'entrée au capital d'une société peuvent varier selon la nature de la société qui détient le fonds.
- Montant minimum et maximum accordés : il est inutile de contacter un fonds intervenant à partir d'1 million d'euros alors que votre besoin en investissement est estimé à 200 000 euros.
- Secteurs d'intervention : certains fonds sont spécialisés. Il est intéressant pour un entrepreneur de solliciter un fonds spécialisé car il pourra bénéficier d'une certaine expertise et d'adresses utiles de la part des investisseurs.
- Couverture géographique : certaines structures interviennent uniquement à une échelle régionale (cas des SCR régionales ou des FIP).
A qui s'adresser ?
- France Invest
- France Angels : association rassemblant les business angels
- Opérateurs privés spécialisés en recherche de fonds (leveurs de fonds) :
- Leonardo ventures
- Chausson Finance
- MGT
- Multeam
- Oaklins Finance - Pour les organismes de placement collectif : l'Autorité des marchés financiers (AMF) : Liste des OPC
- Et sur le "terrain" se rapprocher :
- des collectivités locales : services économiques du conseil régional, du conseil général.
- des chambres consulaires : Chambres de commerce et d'industrie et Chambres de métiers et de l'artisanat.
- des organismes de développement économique local.
Quelques conseils
- Soignez votre business plan, en insistant sur l'aspect novateur du produit et ou du service et surtout sur le "marché". C'est l'élément qui compte le plus. Les projections financières représentent la suite logique de tout ce qui précède, etc.
- Présentez votre projet de manière attractive, en deux pages au maximum, avec une "accroche". Les investisseurs reçoivent beaucoup de dossiers et disposent de très peu de temps. Ils doivent comprendre très rapidement de quoi il s'agit, etc.
- Si possible, présentez-vous en équipe (2 ou 3 personnes) en faisant en sorte que l'on identifie bien votre complémentarité et le rôle de chacun dans l'entreprise. C'est généralement rassurant pour un investisseur.