Reprise d'entreprise : 4 étapes clés pour évaluer une entreprise

Evaluer une entreprise à reprendre n’est pas une affaire purement comptable. Elle doit également prendre en compte son potentiel et son capital immatériel, notamment humain. Pour que votre évaluation d'entreprise soit légitime, il convient de suivre une démarche rigoureuse en 4 étapes : collecte des informations, réalisation des diagnostics d'entreprise, retraitements économiques et choix et application des méthodes d’évaluation d'entreprise.

Les 4 étapes clés pour évaluer une entreprise en schéma

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Etape 1 : la collecte des informations

Pour effectuer les différents diagnostics, vous devez collecter au préalable un maximum d’informations sur l’entreprise et son environnement. Il vous faudra demander au cédant tous les documents juridiques, comptables et financiers…

Le cédant qui souhaite réellement céder son affaire et qui vous considère comme un candidat à la reprise sérieux, vous fournira ces informations de bonne grâce. 

Voici une liste de documents que vous pouvez demander au cédant dès votre premier rendez vous avec lui :

  • les liasses fiscales des trois dernières années,
  • le détail des trois derniers bilans et comptes de résultat
  • un arrêté de situation comptable,
  • s’il y a des locaux, le ou les contrats de bail commercial à jour,
  • si c’est une société, les statuts de la société à jour,
  • fiches de paie des salariés, des apprentis du mois de décembre afin d'obtenir le salaire brut annuel cumulé mais aussi le type d'emploi, la qualification, l'ancienneté, le type de contrat, l'âge...
Les fiches de paies peuvent être considérées comme confidentielles pour le cédant. 
En pratique, deux solutions pour pouvoir obtenir les fiches paies : 
- le cédant peut cacher le prénom et nom du salarié sur la fiche de paie avant de vous les remettre.
- le cédant peut vous demander de signer un accord de confidentialité.
  • s’il existe du matériel loué, les différents contrats de crédit-bail,
  • une liste du matériel, machines-outils...
  • etc.
Attention : certains documents nécessitent des compétences pointues pour être exploités. Il sera donc utile de recourir à des experts (droit des affaires, droit social, finance, comptabilité, etc.).

Pour en savoir plus, consulter notre article sur la liste des documents utiles pour effectuer les diagnostics.

Etape 2 : les diagnostics préalables à l’évaluation

Après avoir réuni les documents nécessaires, vous devrez procéder à plusieurs diagnostics

Un diagnostic externe à l’entreprise qui portera sur : 

  • Le marché : offre, demande, croissance, évolution
  • L’environnement socio-économique : chômage, croissance du PIB...
  • Le niveau des taux d’intérêt
  • L’environnement législatif, réglementaire et son évolution
  • L’évolution technologique
  • L’existence ou la perspective de produits de substitution

Un diagnostic interne à l’entreprise qui portera sur : 

  • L’humain
  • L’outil de production
  • Les aspects commerciaux
  • Le financier
  • Le juridique et le fiscal

L’analyse de ces différents diagnostics vous permet de :

  • Déterminer les points forts et les points faibles de l’entreprise
  • Evaluer les risques et les opportunités du marché
  • Apprécier les éventuelles décotes ou surcotes à retenir dans le cadre de l’évaluation ou les raisons d’abandonner le projet
  • Identifier les causes des faiblesses de l’entreprise et des menaces du marché
  • Envisager des actions correctives

Etape 3 : le retraitement économique des informations

Une fois la phase de diagnostic réalisé, il faudra apporter des correctifs.

Les principaux retraitements économiques (ou correctifs) consistent notamment à :

  • Supprimer les non-valeurs, comme par exemple : la surévaluation de certaines charges tels que le loyer, le salaire du dirigeant, etc.
  • Evaluer le fonds de commerce, les brevets, les marques 
  • Retraiter les autres valeurs d’actifs immobilisés en vue de les évaluer à leur valeur actuelle, comme par exemple : les installations techniques, le matériel, l'outillage industriel, etc.
  • Retraiter l’encours clients (vérifier la solvabilité des clients de l'entreprise et ainsi s'assurer que les clients pourront payer dans les délais)
  • Corriger le passif : risques et autres dettes non comptabilisées 
  • Corriger le résultat en vue de déterminer le cash-flow économique (flux de liquidités généré par l'activité de l'entreprise)
Bon à savoir : dans le bilan, les actifs immobilisés sont évalués à leur valeur nette comptable (valeur nette comptable = valeur d’acquisition – amortissements / dépréciations). La valeur nette comptable ne représente donc pas la valeur économique (dite aussi valeur vénale) du bien. Par conséquent, il est indispensable d’effectuer des retraitements pour appréhender la valeur d’une entreprise.

Etape 4 : le choix des méthodes d’évaluation

Pour évaluer une TPE, il existe deux grandes méthodes d’évaluation :

  • La méthode patrimoniale : l’entreprise vaut ce qu’elle possède 
  • La méthode de rendement : l’entreprise vaut ce qu’elle rapportera

Deux variantes possibles :

  • Méthode mixte ou méthode dite du "Goodwill" (appelé aussi survaleur) : l’entreprise vaut ce qu’elle possède majoré de son "Goodwill". Cette méthode consiste à corriger la valeur patrimoniale de la survaleur dégagée par la rentabilité des éléments incorporels.

Elle traduit le fait que l’entreprise vaut plus que sa valeur patrimoniale, car il convient de prendre en compte :

-    le savoir-faire, 
-    l’expérience, 
-    la qualité de la clientèle, 
-    l’image de marque, 
-    l’avancée technologique, 
-    le droit au bail, 
-    l’implantation commerciale, 
-    le réseau de distribution,
 …autant d’éléments ne figurant pas à l’actif du bilan.

  • Méthode des multiples (dite aussi méthode des comparables) : application d’un pourcentage au chiffre d’affaires ou d'un coefficient multiplicateur aux résultats sur la base de barèmes publiés par l’administration fiscale et établis en tenant compte de transactions récentes.
Attention : ces méthodes sont d'un maniement complexe et leur application par un non spécialiste peut induire fortement en erreur. Ne restez pas isolé, faites vous accompagner par un conseiller totalement neutre vis-à-vis de celui du cédant.
Conseil  

- Vous devrez choisir la méthode d’évaluation qui vous convient en fonction de ce que vous achetez (fonds de commerce, titres de société,) mais aussi en fonction de la taille et du secteur d’activité de l’entreprise à reprendre. 

- Votre principal objectif à ce stade est d’obtenir une valeur "finançable" vous permettant ainsi de valider la viabilité de votre business plan de reprise.
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Replay webinaire - Reprise d'entreprise : comment estimer la valeur d'acquisition

Ce webinaire qui s'est tenu le jeudi 14 décembre 2023 a pour objectifs d'aborder les sujets suivants : 
- l’évaluation dans le processus d’une reprise d’entreprise,
- la validation de la cohérence entre la valeur de la cible et le projet,
- l’estimation rapide de la cible,
- la différence entre le prix de présentation et le prix final de l’entreprise,
- les informations et documents nécessaires à l’évaluation,
- le diagnostic 360 et le diagnostic financier,
- le diagnostic stratégique dans le cas d’une croissance externe,
- les différentes méthodes d’évaluation d’une entreprise,
- le choix de la méthode d’évaluation,
- l’évaluation des actifs immatériels : humain, innovation, clientèle, marque, etc.

Il est animé par :
- Guillaume Malvoisin, responsable des contenus reprise et transmission d’entreprise du site Bpifrance Création chez Bpifrance,
- Fabrice Lange, CEO du cabinet Actoria International spécialisé en transmission, reprise et développement des entreprises.

  • Le replay - Reprise d'entreprise : comment estimer la valeur d'acquisition ?