D'auto-entrepreneur à gérant de SARL : le parcours de Mathieu Gheerbrant

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Pouvez-vous nous parler de votre société SEO Media ? Quelle est son activité ?

SEO Media est la continuité d'une activité que j'ai initiée en tant qu'auto-entrepreneur dans le domaine du référencement naturel. Cela consiste à optimiser les sites de mes clients afin qu'ils soient davantage visibles dans les moteurs de recherche et gagnent ainsi en notoriété et en trafic.C'est un travail passionnant que je pratique depuis plus de 6 ans maintenant, dont 2 ans passés au sein d'une agence spécialisée.Les services proposés sont les suivants : -  référencement naturel pour les sites e-commerce, les sites institutionnels, les sites vitrines, les sites d'actualité et de contenu, - référencement spécialisé dans Google Actualités, - formation au référencement naturel, - formation avancée aux techniques d'optimisation on-site.

Comment vous est venue cette idée ?

Après avoir travaillé durant plusieurs années dans le secteur du Marketing, je me suis intéressé à l'univers du web et je me suis auto-formé au développement de sites internet. Lorsque mon premier site fut en ligne, je me suis demandé pourquoi il avait si peu de trafic ! C'est à partir de ce moment que tout a commencé car je me suis passionné pour le référencement. La curiosité, l'évolution rapide des moteurs de recherche, tout va très vite et tout change très fréquemment, on ne peut pas s'ennuyer !

Quelles sont les raisons qui vous ont conduit à démarrer cette activité sous le régime de l'auto-entrepreneur ?

Démarrer une activité n'est pas une chose simple lorsque l'on n'est pas issu d'un milieu d'entrepreneurs ! Il existe une multitude de structures juridiques avec des avantages, des inconvénients, mais aussi de véritables freins administratifs.J'ai vu dans le régime de l'auto-entrepreneur un moyen de tester, en toute légalité, la viabilité de mon activité. Sa simplicité et la facilité de gestion qu'il apporte sont  une véritable aubaine pour les créateurs en herbe, qui peuvent ainsi obtenir un numéro Siret, élément indispensable pour se présenter à des clients. Ce régime m'a donc permis de franchir facilement le pas de la création en me concentrant sur mon activité et sur la recherche de clientèle, au lieu de consacrer du temps à l'administratif. J'ai ainsi pu recenser les besoins de mes clients et adapter mon offre. Le fait de savoir que j'avais la possibilité d'arrêter du jour au lendemain en cas de difficultés était très rassurant.Par ailleurs, en accord avec mon employeur, j'ai pu continuer, en parallèle, mon activité salariée. J'avais donc un véritable filet de sécurité.

Quelles sont, selon vous, les limites de ce régime?

Elles se situent surtout au niveau de la déduction des frais engagés pour les besoins de l'activité qui ne peuvent pas être déduits des recettes déclarées. Pour certaines activités, cela peut s'avérer handicapant.D'autre part, les plafonds sont assez restrictifs et l'on peut vite les atteindre. Le passage en entreprise individuelle "classique" ou en société est alors plus compliqué qu'on ne le pense. On passe d'un système forfaitaire, tant au niveau du calcul des charges sociales que de la détermination du revenu imposable, à un système réel et on perd ses repères. Il faut donc s'y préparer en amont et le projet doit être solide.

En ce qui vous concerne, vous avez choisi la SARL...

Oui, mon activité s'est fortement développée grâce au bouche à oreille et j'ai assez rapidement atteint le plafond de CA.  Mon projet était viable, stable, éprouvé. Rien ne pouvait alors m'empêcher de poursuivre mon activité avec un autre statut plus adapté.Il m'a fallu prendre une décision : continuer en entreprise individuelle classique ou créer une société. J'ai vite opté pour la seconde solution qui m'est apparue comme plus sécurisante et avantageuse sur de nombreux points.Ensuite, tout a été vite et simple pour moi car je me suis adressé à des professionnels (expert-comptable et avocat pour les statuts). Ils se sont chargés des formalités et j'ai simplement validé avec eux les éléments importants de cette transformation.

Comment vous sentez-vous aujourd'hui ? Etes-vous satisfait de cette évolution ?

Oui, aujourd'hui je peux gérer mes affaires comme je le souhaite, je suis vraiment autonome. Je travaille selon mes méthodes et suis responsable des résultats. Cela me convient parfaitement.Je peux piloter mon entreprise : planifier, développer l'activité. J'y consacre beaucoup de temps, mais cela correspond à mes attentes et à ma vision du travail. Je me sens réellement "entrepreneur".Lorsque j'ai démarré mon activité, je n'étais pas dans cet état d'esprit. Mon objectif était différent : tester mon idée et mes capacités à entreprendre. Pour moi, le régime de l'auto-entrepreneur a donc été un tremplin vers "la grande aventure" de la création d'entreprise. Il m'a permis de mûrir mon idée, d'évoluer dans mes envies et dans mes ambitions.

Quels conseils donneriez-vous à d'autres auto-entrepreneurs qui se posent la question de changer de régime ?

Je leur conseillerais de bien faire le calcul entre la rémunération qu'ils perçoivent aujourd'hui et celle qu'ils percevront lorsqu'ils auront changé de statut. En effet, les modes de calcul des charges sociales et du bénéfice imposable changent considérablement. La différence peut donc être importante et lorsque l'on a des responsabilités familiales, il est nécessaire d'évaluer le chiffre d'affaires à réaliser pour obtenir une rémunération équivalente.

Propos recueillis en septembre 2012 par Laurence Piganeau

Septembre 2012