La brasserie Mascaret, une pépite girondine

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Racontez-nous les débuts de la Brasserie Mascaret

Brasseurs amateurs passionnés par la bière, nous nous sommes lancés en 2010 après avoir vécu un an et demi en Irlande du Nord. Nous étions profondément convaincus d’avoir une âme d’entrepreneurs. Au début, il n’y avait pas de brasserie en Gironde. Les gens pensaient que produire de la bière au pays du vin, cela ne pouvait pas marcher. Du jour au lendemain, on a affaire aux collectivités locales, aux banques, on se retrouve sous le coup de nombreuses normes qui relèvent de notre responsabilité. Arriver là où nous en sommes nous a demandé beaucoup de travail. Étant très attachés au bio, nous avons fait énormément de pédagogie pour rassurer les clients en leur faisant goûter nos produits lors de portes ouvertes et d’animations sur des marchés et dans des magasins. Il y a eu beaucoup de succès mais aussi quelquefois des échecs.

Comment vous êtes-vous développés ? 

Nous avons très rapidement fait face à une croissance assez forte qu’il fallait financer. À ce moment-là, on peut tomber dans un cercle vicieux : travailler beaucoup et investir peu. Nous avons alors embauché un salarié et avons peu à peu investi dans du matériel. Puis, en 2017, la brasserie a pris une tout autre ampleur avec une capacité de production bien supérieure, 3 000 hectolitres de bières par an. Nous nous sommes recentrés sur notre territoire en déménageant dans des locaux plus grands au Bouscat, une commune limitrophe de Bordeaux.
Nous réalisons 80 % de notre chiffre d’affaires en Gironde, pour l’essentiel en BtoC. Nous avons choisi de travailler en circuit court en installant notre outil de production au cœur de la zone urbaine, au plus près de nos clients. En tant que petite entreprise artisanale, nous sommes très fiers des 2 médailles d’or que nous avons reçues pour nos bières au concours mondial World Beer Awards 2019 et au Salon de l’agriculture de Paris en 2020. C’est le signe que nous sommes sur la bonne voie. 

Comment avez-vous financé vos investissements ? 

Au départ, nous avons dû hypothéquer notre maison. En 2017, la situation n’était plus la même : le bilan était propre, ce qui nous a permis de recevoir une subvention de la région Nouvelle-Aquitaine et de l’Europe pour l’achat de nouveaux matériels et de bénéficier d’un financement classique avec un pool bancaire. Au total, nous avons investi pour un montant d’un million d’euros. 

Quels sont vos challenges et vos projets actuels ? 

Aujourd’hui, la question se pose de savoir si nous passons encore une autre marche : celle du marché national pour lequel nous sommes désormais sollicités, avant l’export. Car nos médailles nous portent au-delà des portes de la Gironde. Tous les feux sont au vert et nous pourrions aller plus loin. Malgré la crise, nous avons réussi à finir l’année en légère baisse. Nous anticipons le risque mais restons optimistes.  

Février 2021