La Pelucherie : la parfaite conjugaison du numérique et de l'artisanat

  • Temps de lecture: min

La Pelucherie, c’est une entreprise qui date de 2016, mais aussi de 1976. Parlons-nous bien de la même entité ?

Natacha Benarous : La Pelucherie, c’est une histoire de transmission. L’entreprise a été créée par ma grand-mère, qui vendait ses belles peluches faites à la main dans son emblématique boutique des Champs-Elysées. Elle a été vendue en 1995, quand j’avais à peine 10 ans. Son repreneur a ensuite fermé dans les années 2000. A ce moment-là, je m’engage dans une carrière d’avocate et ma sœur travaille dans le marketing, dans le monde de l’automobile. Lorsque le nom "La Pelucherie" retombe dans le domaine public en 2014, nous décidons de relancer la marque.

En quoi votre Pelucherie est-elle l’héritière de celle de votre grand-mère ? 

Nous avons constaté qu’il n’existait pas d’offre de peluches de qualité, faites à la main. Nous avons donc relancé la production de peluches en faisant appel au même atelier que notre grand-mère, basé en Italie. L’artisanat, les belles matières, les produits qui durent, sont donc toujours le fondement de La Pelucherie. La différence majeure avec le modèle de notre grand-mère est que nous n’avons pas de magasin. 

Vendre en ligne un produit que l’on choisit essentiellement au toucher n’a pas été une barrière ? 

Les acteurs français de la peluche ne sont pas présents sur le digital, le secteur de la peluche est plutôt vieillissant, nous avions donc une place à prendre. Nous étions convaincues que de belles photos permettraient de surmonter l’absence de toucher, et cela s’est révélé vrai. Il faut aussi comprendre que la digitalisation permet de multiplier les services d’un genre nouveau, et que l’on en fait ainsi un réel avantage concurrentiel.  

Quels sont ces services qui font la différence ? 

Nous avons mis en place une personnalisation des pochettes en coton dans lesquelles sont livrées les peluches. Le message qui sera brodé est choisi au moment de l’achat en ligne. Le service de livraison s’est également avéré être très apprécié, notamment la livraison express en 4 heures dans Paris pour 20 €. Certains acheteurs font par exemple livrer une peluche directement à la maternité. Mais le secret pour réussir le passage à la "peluche 2.0" demeure le service clients. Il doit être excellent. Nous avons d’ailleurs une relation privilégiée avec nos clients, notamment grâce aux réseaux sociaux et Instagram. Nous postons beaucoup de photos et demandons régulièrement leur avis, notamment pour choisir le prénom de nos peluches ou les futurs modèles.

Quelles sont vos prochaines étapes de développement ?  

L’international, notamment sur le segment du B to B. Nous faisons des peluches sur-mesure pour les grands hôtels ou pour les entreprises - nous travaillons sur la peluche coq de Bpifrance, d’ailleurs ! Pour le B to C, nous étudions des facilités de livraison pour développer le segment des peluches géantes, sur lequel nous sommes les seuls présents en France. Et pourquoi pas, plus tard, racheter l’atelier italien détenteur d’un savoir-faire qu’il ne faut pas laisser disparaître.

Avril 2021