Dans cet article :
Créer ou reprendre une entreprise nécessite de réunir des fonds pour assurer le démarrage de l'activité et sa pérennité. Quelle que soit la structure juridique envisagée (entreprise individuelle ou société), et parce qu’il faut bien commencer quelque part, vous devrez sans doute mobiliser votre épargne personnelle.
L’épargne personnelle est-elle indispensable pour créer ou reprendre une entreprise ?
Le premier pourvoyeur de fonds, c'est vous ! Aucun financeur ou investisseur n'acceptera de soutenir votre projet de création ou de reprise d'entreprise si vous ne vous impliquez pas financièrement. Au-delà de l’aspect pécuniaire, l’apport personnel est un signal fort et concret de votre implication.
Pour chiffrer précisément vos besoins financiers, retrouvez notre modèle de plan de financement initial.
Toutefois, si l’apport personnel est indispensable pour lancer un projet de création ou de reprise, il est conseillé de ne pas investir 100 % de votre épargne dans l’entreprise. En effet, vous aurez besoin de fonds pour faire face aux premiers mois d’activité, le temps de générer un revenu suffisant.
Votre compte courant bancaire personnel
Vous l'utiliserez pour régler les premiers frais liés à votre projet de création : frais de transport, de téléphone, de recherche, de photocopies, etc.
L'ouverture d’un compte bancaire dédié à l’activité professionnelle est obligatoire pour les sociétés, ainsi que pour les entrepreneurs individuels qui dépassent 10 000 € de chiffre d’affaires annuel pendant 2 années consécutives.
Conservez tous les justificatifs pour pouvoir enregistrer chaque dépense et répondre ainsi à vos obligations comptables.
Si vous créez une société, pensez à demander à vos fournisseurs et prestataires des factures libellées au nom de votre société « en formation ».
Les livrets d'épargne
Il en existe plusieurs formes, certaines plus liquides que d'autres :
- Épargne liquide
- Le livret A : compte d'épargne à taux réglementé, dont le revenu est défiscalisé. Il est réservé aux particuliers à raison d'un seul livret par personne et permet de constituer une épargne disponible à tout moment dans la limite du plafond (22 950 €). En savoir plus
- Le livret jeune : produit d'épargne réservé aux jeunes de 12 à 25 ans, dont le taux est librement fixé par les banques (avec un minimum de 3 %) avec un plafond fixé à 1 600 €. En savoir plus
- Le livret d'épargne populaire (LEP) : produit d'épargne défiscalisé réservé aux personnes dont le revenu fiscal de référence est inférieur à un montant revalorisé chaque année. Le plafond des dépôts est actuellement limité à 10 000 €. En savoir plus
- Le livret de développement durable et solidaire (LDDS) : compte d'épargne à taux réglementé, dont le revenu est défiscalisé. Comme les livrets précédents, il est réservé aux particuliers qui ne peuvent détenir qu'un seul livret par personne et permet de constituer une épargne disponible à tout moment dans la limite du plafond des dépôts (12 000 €). En savoir plus
- Le compte épargne logement : produit d'épargne rémunéré dont les fonds sont également disponibles à tout moment. Il permet d'obtenir un prêt immobilier à un taux privilégié, sous conditions. Son plafond est fixé à 15 300 €. En savoir plus
- Le livret A : compte d'épargne à taux réglementé, dont le revenu est défiscalisé. Il est réservé aux particuliers à raison d'un seul livret par personne et permet de constituer une épargne disponible à tout moment dans la limite du plafond (22 950 €). En savoir plus
A noter : en dehors de ces livrets réglementés, il existe tout un éventail de livrets proposé par de nombreux établissements bancaires dont les intérêts ne sont pas défiscalisés mais qui présentent l'avantage d'un taux de rémunération plus élevé et d'un montant de dépôt illimité (sans plafond).
- Épargne bloquée
- Le livret d'épargne entreprise (LEE) : le principe est celui du "plan épargne logement". Le futur créateur/repreneur épargne pendant au moins deux ans et peut ensuite accéder à un prêt à taux réduit en fin de période. C'est un produit peu connu et qui n'est pas proposé par toutes les banques.
Les dépôts sont plafonnés à 45 800 euros par livret. Plus d'infos sur le Livret épargne entreprise - Le plan d'épargne logement (PEL) : c'est une épargne bloquée pendant 4 ans qui produit des intérêts (le taux varie selon la date d'ouverture du PEL), non fiscalisables mais soumis aux prélèvements sociaux. En savoir plus
A noter : le PEL peut être utilisé pour financer le local d'exploitation de l'entreprise.
- Le livret d'épargne entreprise (LEE) : le principe est celui du "plan épargne logement". Le futur créateur/repreneur épargne pendant au moins deux ans et peut ensuite accéder à un prêt à taux réduit en fin de période. C'est un produit peu connu et qui n'est pas proposé par toutes les banques.
Les placements financiers
- Placements à court terme (à forte liquidité), tels que des titres financiers (autres que ceux constituant les PEA) : la cession de titres (parts sociales, actions, obligations) est une source de financement.
- Placements à moyen et long terme, tel que le plan d'épargne en actions (PEA) : le PEA permet d'acquérir un portefeuille d'actions d'entreprises européennes tout en bénéficiant, sous conditions, d'une exonération d'impôt. Deux types de plans coexistent : le PEA classique (bancaire ou assurance) et le PEA-PME.
Ce qu'il faut savoir sur le PEA : tout retrait avant 5 ans entraîne en principe la clôture du plan, sauf en cas d'affectation, sous conditions, à la création ou à la reprise d'une entreprise dans les 3 mois. En savoir plus
L'épargne salariale
- L'intéressement : c’est un dispositif facultatif mis en place par voie d’accord, pour une durée de 1 à 5 ans, les accords d’intéressement étant souvent signés pour 3 ans. Le montant global de l'intéressement dépend des résultats ou de la performance de l'entreprise. La prime individuelle étant plafonnée à 75 % du plafond annuel de la Sécurité sociale, exonérée de cotisations sociales mais imposable sauf si elle est versée sur un plan d’épargne salariale. En savoir plus
- La participation : c’est un dispositif prévoyant la redistribution d’une partie des bénéfices de l’entreprise au profit des salariés, obligatoire à partir de 50 salariés. La participation fait l’objet d’un accord sans limitation de durée (1 an au minimum). Comme la prime d’intéressement, la prime de participation est plafonnée à 75 % du plafond annuel de la Sécurité sociale, exonérée de cotisations sociales et non imposable quand elle est placée sur un plan d’épargne salariale. En savoir plus
Dans les entreprises qui mettent en place l’intéressement et/ou la participation, les salariés reçoivent un livret d’épargne salariale au moment de signer leur contrat de travail. Ils peuvent choisir le versement immédiat de leur prime, à condition de formuler leur demande dans les 15 jours à compter de la date où ils sont informés du montant attribué.
Un régime de participation dérogatoire pour les entreprises de moins de 50 salariés, autorisant une formule de calcul moins favorable que la formule légale, est instauré par la loi du 29 novembre 2023 sur le partage de la valeur, pour une durée de 5 ans. En savoir plus
Depuis le 1er janvier 2019, le forfait social est supprimé sur les sommes versées au titre de l'intéressement pour les entreprises de moins de 250 salariés mais également sur l'ensemble des versements d'épargne salariale (intéressement, participation et abondement de l'employeur sur un plan d'épargne salariale) pour les entreprises de moins de 50 salariés. La loi Pacte a facilité le déploiement de cette mesure en mettant à la disposition des chefs d'entreprise des modèles d'accords pour l'intéressement et pour la participation sur le site du Ministère du travail.
Lorsque l’intéressement et la participation ne sont pas directement versés aux salariés, ils peuvent être placés sur un plan d’épargne collectif. Au nombre de 3, ils permettent aux salariés d’augmenter leurs revenus par la constitution d’un portefeuille de valeurs mobilières. Ce sont :
- le plan d'épargne entreprise (PEE),
- le plan d'épargne interentreprises (PEI),
- le plan d'épargne pour la retraite collectif (Perco).
Leur fonctionnement est identique :
- le salarié détermine le montant de ses versements,
- l'entreprise peut verser un abondement qui complète le versement du salarié,
- les sommes sont bloquées pendant 5 ans (cas général), 8 ans (pour la participation, en l’absence d’accord) ou jusqu’à la retraite pour le Perco.
Cependant, les sommes placées au titre de l'intéressement et de la participation peuvent être débloquées de façon anticipée, notamment en cas de création ou de reprise d'entreprise. En savoir plus
L'aide à la reprise ou à la création d'entreprise (Arce) de France Travail
Si vous n’avez pas d’épargne personnelle mais que vous êtes demandeur d’emploi indemnisé par France Travail (ex-Pôle emploi), vous pouvez tout de même constituer un apport personnel pour votre projet entrepreneurial. L’Arce est un dispositif qui vous permet de toucher une partie de vos allocations chômage sous la forme d’un capital, au moment de créer ou reprendre une entreprise.
Pour plus d'informations, voir notre document sur les aides financières de France Travail.