Dans cet article :
Suite logique des négociations, le protocole d'accord est l'acte qui formalise votre accord avec le cédant. Il représente l'acte juridique le plus important de l'opération de reprise car il traite généralement tous les points de la négociation, un à un. Il fixe les droits et obligations de chacune des parties, détermine les conditions et modalités de la reprise et précise le calendrier des opérations et acte à effectuer en vue de la réalisation de la reprise.
Le protocole d'accord peut porter sur la cession des titres (parts sociales ou actions) de la société ou sur la cession d'un fonds de commerce. Dans ce dernier cas, l'acte est souvent intitulé "compromis" ou "promesse de fonds de commerce".
Contenu du compromis de cession de fonds de commerce
- L’acte doit identifier les éléments composant le fonds de commerce :
- Les éléments incorporels : clientèle, enseigne, nom commercial, droit au bail, contrats, brevets, logiciels, nom de domaine marques, autorisations administratives (licences par exemple), etc.
- Les éléments corporels : matériel, mobilier, outillage, véhicules de transport, marchandises, stocks...
- Les informations suivantes peuvent être mentionnées mais ne sont plus obligatoires depuis la loi du 19 juillet 2019 :
- Le nom du précédent vendeur, la date et la nature de son acte d'acquisition et le prix de cette acquisition pour les éléments incorporels, les marchandises et le matériel ;
- L'état des privilèges et nantissements grevant le fonds ;
- Le chiffre d'affaires qu'il a réalisé durant les trois exercices comptables précédant celui de la vente, ce nombre étant réduit à la durée de la possession du fonds si elle a été inférieure à trois ans ;
- Les résultats d'exploitation réalisés pendant le même temps ;
- Le bail, sa date, sa durée, le nom et l'adresse du bailleur et du cédant, s'il y a lieu.
La loi du 19 juillet 2019 relative à la simplification du droit des société a mis fin aux mentions obligatoires dans l’acte de cession ou d’apport en société d’un fonds de commerce. Auparavant, tout acte de cession ou d'apport en société d'un fonds de commerce était tenu d'énoncer certaines informations telles que le nom du précédent vendeur ainsi que son prix d'acquisition, l’état des privilèges et nantissements, le chiffre d’affaires réalisé durant les 3 exercices comptables précédant celui de la cession, etc. L’omission de l’une de ces mentions pouvait entraîner la nullité de l’acte à la demande de l’acquéreur. Source : Loi n°2019-744 du 19 juillet 2019 relative à la simplification du droit des sociétés
Bon à savoir !
La réalisation d’une cession de titres ou de fonds de commerce passe par un formalisme complexe en raison des vérifications financières à effectuer, des exigences réglementaires et des tiers intervenants dans l’opération (banquiers), etc.
Pour ces raisons, l’opération répond à un rythme bien connu des conseils en transmission-reprise d'entreprise. Après la signature du protocole d’accord, chaque partie dispose d’un délai contraint pour accomplir les actes et opérations qui lui incombent : par exemple, pour le cédant, le rachat préalable des parts sociales ou actions détenues par des associés minoritaires et pour vous, l’obtention d’un financement bancaire. Lorsque toutes ces étapes sont achevées, la cession peut enfin être réalisée !
Même si le « closing » peut paraître une simple formalité, le nombre de documents à signer au jour J est impressionnant : acte de cession, garantie d’actif et de passif et ses annexes, ordre de mouvement d’actions, garanties pour la banque, procès-verbaux d’assemblée, etc.
Le rôle des conseils est aussi de minutieusement préparer la réunion et vérifier que tous les documents sont conformes aux accords des parties et aux intérêts propres à leur client.
Attention : il est impossible de présenter un modèle type, applicable dans tous les cas. L'assistance d'un conseil (avocat, expert-comptable...) est vivement conseillée, voire indispensable.
Pour aller plus loin, consultez nos articles sur les démarches administratives obligatoires : - Je rachète un fonds de commerce : les formalités spécifiques - Je rachète des titres de société : les formalités spécifiques