Dans cet article :
Lorsqu’une reprise d’entreprise est conclue, l’acte de cession doit être enregistré auprès du service fiscal de l’enregistrement. Cette formalité donne lieu au paiement d’un droit d’enregistrement (ou droit de mutation).
S’il est le plus souvent à la charge de l’acquéreur, l’acte de cession peut prévoir que le paiement du droit de mutation est à la charge du vendeur ou partagé entre les 2 parties.
Reprise d'une entreprise individuelle
- Achat d'un fonds de commerce, d'une clientèle ou d'un droit au bail
Pour l'acquisition d'un fonds de commerce, le montant du droit d’enregistrement est fixé à 3 % sur la fraction du prix de cession comprise entre 23 000 € et 200 000 € et 5 % sur celle excédant 200 000 €.
Le droit d'enregistrement est versé à l'administration fiscale puis réparti entre l'Etat, le département et la commune selon le détail ci-dessous :
Fraction du prix d'achat (ou de la valeur vénale) | Etat | Taxe départementale | Taxe communale | Total |
Prix d'acquisition inférieur à 23 000 € | 0 % | 0 % | 0 % | 0 % |
Prix d'acquisition compris entre 23 000 € et 107 000 € | 2 % | 0,6 % | 0,4 % | 3 % |
Prix d'acquisition compris entre 107 000 € et 200 000 € | 0,6 % | 1,4 % | 1 % | 3 % |
Prix d'acquisition supérieur à 200 000 € | 2,6 % | 1,4 % | 1 % | 5 % |
Le montant du droit d'enregistrement ne peut pas être inférieur à 25 €.
Au regard du droit d'enregistrement, la cession d'une entreprise individuelle ou d'une EIRL soumise à l'impôt sur les sociétés (IS) est assimilée à une cession de parts sociales.
Par ailleurs, la mise en location-gérance de l’entreprise ne donne pas lieu au paiement d’un droit d’enregistrement puisqu’il n’y a pas transfert de propriété.
- Taux réduit dans certains territoires
En cas d'acquisition de fonds de commerce ou de clientèle dans les zones franches urbaines-territoire d'entrepreneurs (ZFU-TE) et les zones France ruralités revitalisation (ZFRR), les taux applicables sont modifiés selon le tableau suivant, à condition que l'acquéreur prenne l'engagement de maintenir l'exploitation pendant 5 ans à partir de la date d'acquisition.
Fraction du prix d'achat (ou de la valeur vénale) | Etat | Taxe départementale | Taxe communale | Total |
Prix d'acquisition inférieur à 23 000 € | 0 % | 0 % | 0 % | 0 % |
Prix d'acquisition compris entre 23 000 € et 107 000 € | 0 % | 0,6 % | 0,4 % | 1 % |
Prix d'acquisition compris entre 107 000 € et 200 000 € | 0,6 % | 1,4 % | 1 % | 3 % |
Prix d'acquisition supérieur à 200 000 € | 2,6 % | 1,4 % | 1 % | 5 % |
Là encore, le montant du droit d'enregistrement ne peut pas être inférieur à 25 €.
Lorsque l'engagement de maintien de l’exploitation n'est pas respecté, l'acquéreur est tenu d'acquitter, à première réquisition, le complément d'imposition dont il avait été dispensé.
- Achat d'un immeuble professionnel
Dans le cas d'une acquisition d'immeuble professionnel, le droit d'enregistrement est variable selon les départements (de 5,09 % à 5,80 %).
A noter : un seul régime de taxation est applicable à l’ensemble des mutations à titre onéreux d’immeubles, qu'ils soient à usage professionnel ou d'habitation.
Reprise d'une société
- Acquisition de parts sociales
Le droit d'enregistrement est fixé à 3 % du prix d'achat des parts sociales après l'application d'un abattement égal au rapport entre 23 000 € et le nombre total de parts sociales de la société.
Exemple : Un repreneur acquiert 250 parts sociales d’une SARL dont le capital est divisé en 400 parts sociales. Il acquiert ces parts pour une valeur de 150 000 €.
Le montant du droit d'enregistrement dont doit s'acquitter le repreneur est calculé de la manière suivante : Prix de cession - (23 000 x Nombre de parts cédées ÷ Nombre total de parts dans la société) x 3 %.
Ici, le montant du droit d’enregistrement est de : 150 000 - (23 000 × 250 ÷ 400) = 135 625 × 3 % = 4 069 €.
- Acquisition d'actions
Le droit d'enregistrement est fixé à 0,1 % du prix d'achat des actions.
- Acquisition de participations dans une société à prépondérance immobilière
Le taux du droit d'enregistrement est de 5 % pour les sociétés à prépondérance immobilières, c'est-à-dire les sociétés dont plus de la moitié de l'actif est composée d’immeubles non affectés à son exploitation professionnelle.
Infographie : les 10 étapes clés de la reprise d'entreprise
Vous souhaitez savoir comment reprendre une entreprise étape par étape ? Consultez notre infographie sur les 10 étapes clés pour une reprise d'entreprise réussie !
Reprendre une entreprise étape par étape consiste à :
1 - Préparer son projet de reprise d'entreprise
2 - Trouver une entreprise à reprendre
3 - Faire une première sélection des entreprises à reprendre
4 - Rencontrer le cédant et recueillir les documents utiles pour effectuer les diagnostics de l'entreprise
5 - Diagnostiquer et évaluer l'entreprise
6 - Rédiger une lettre d'intention et réaliser un audit d'acquisition
7 - Construire son business plan de reprise d'entreprise et élaborer le montage juridique
8 - Financer son projet de reprise d'entreprise
9 - Négocier le protocole d'accord, signer l'acte de cession définitif et procéder aux formalités de reprise du fonds de commerce ou aux formalités de reprise des titres de société
10 - Prendre le leadership les 100 premiers jours de la reprise d'entreprise