Quel statut juridique choisir pour son entreprise ?

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Cette étape consiste à donner à votre projet de création d'entreprise un cadre juridique qui lui permettra de voir le jour en toute légalité. Le choix n'est pas aussi compliqué qu'on le pense... Quelle que soit votre activité, vous devrez opter pour l'entreprise individuelle (EI) ou pour la création d'une société.

En choisissant l'entreprise individuelle...

Vous ne formerez, avec votre entreprise, qu'une seule et même personne.

  • L'avantage de ce statut est qu'il vous confère une grande liberté d'action : vous serez seul maître à bord et n'aurez de "comptes à rendre" à personne.
  • Depuis le 15 mai 2022, l’entrepreneur individuel bénéficie de la séparation des patrimoines sans déclaration d’affectation ni état descriptif. Ce principe de séparation des patrimoines personnel et professionnel comporte toutefois certaines exceptions, notamment pour les créanciers publics, en cas de fraude ou de manquement grave (administration fiscale, organismes de Sécurité sociale).
  • Il n'est plus possible d'opter pour le régime de l'EIRL : il a été supprimé par la loi en faveur de l'activité professionnelle indépendante du 14 février 2022.
  • L'entreprise portera officiellement votre nom patronymique. Mais vous pouvez naturellement adjoindre un nom commercial.

Exemple : Entreprise Jean Durand, Atelier des étoiles.

L'option pour l'impôt sur les sociétés est désormais possible pour toutes les entreprises individuelles, sous conditions.

Si vous êtes sous le régime fiscal de la micro-entreprise, vous bénéficierez automatiquement du régime micro-social simplifié. Vous serez alors micro-entrepreneur.

En choisissant la société...

Vous donnerez naissance à une nouvelle personne (personne morale), distincte de vous juridiquement. Il est à noter que la personne morale acquiert la personnalité juridique le jour où elle est immatriculée. Par conséquent :

  • Votre entreprise disposera de son propre patrimoine. En cas de difficultés (et si vous n'avez pas commis de faute de gestion grave en tant que dirigeant de droit ou de fait), vos biens personnels seront à l'abri de l'action des créanciers de l'entreprise. 

Attention toutefois ! Dans certaines formes de société (comme la SNC), les associés sont solidairement et indéfiniment responsables des dettes sociales. Consultez le tableau comparant les différents types de sociétés.

  • Si vous utilisez les biens de votre société à des fins personnelles, vous vous exposez à des poursuites pour abus de biens sociaux.
  • S'agissant d'une "nouvelle personne", la société aura un nom (dénomination sociale), un domicile (siège social) et devra disposer d'un minimum d'apports constituant son patrimoine initial pour faire face à ses premiers investissements et premières dépenses (capital social).
  • En tant que dirigeant désigné pour représenter la société vis-à-vis des tiers, vous n'agirez pas "pour votre compte", mais "au nom et pour le compte" de la société. Vous devrez donc respecter un certain formalisme lorsque vous devrez prendre des décisions importantes. De même, vous devrez périodiquement rendre des comptes à vos coassociés sur votre gestion.
  • Au niveau fiscal, la société pourra être imposée personnellement au titre de l'impôt sur les sociétés (IS), soit de plein droit, soit sur option. Elle pourra également être soumise à l'impôt sur le revenu dans certaines conditions.
  • Votre statut social dépendra de la structure juridique choisie. Si vous êtes gérant majoritaire d'une société à responsabilité limitée (SARL) ou associé unique d'une entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL), vous serez rattaché au régime des indépendants. Dans d’autres cas (président d'une société anonyme ou d'une société par actions simplifiée, gérant minoritaire / égalitaire d'une SARL, etc.), vous dépendrez du régime général de la Sécurité sociale (régime des assimilés-salariés). 
  • La création de votre société nécessitera le respect d’un certain formalisme : rédaction des statuts, nomination du ou des dirigeants, parution d'une annonce dans un support habilité à publier une annonce légale (Shal), par exemple un journal d’annonces légales (JAL).
     

Vous pouvez effectuer la parution d'une annonce dans un journal d'annonces légales directement sur internet avec notre partenaire.

A noter que les statuts ne doivent plus être obligatoirement enregistrés auprès du service des impôts, sauf dans certain cas.

  • Si votre conjoint travaille avec vous, il devra choisir un statut : associé, salarié ou collaborateur. 
     

Le choix d'une structure repose généralement sur les critères suivants

  •  La nature de l'activité

Certaines activités - elles sont rares - imposent le choix de la structure juridique. C'est le cas par exemple des débits de tabac qui doivent obligatoirement être exploités en entreprise individuelle ou en société en nom collectif. Il est donc impératif de vous renseigner au préalable auprès des organismes professionnels concernés, des chambres consulaires ou en vous procurant des fiches ou ouvrages sur l'activité choisie.

Vous pouvez également :

 

  • La volonté de s'associer

On peut être tenté de créer une société à deux ou plus pour des raisons patrimoniales, économiques, fiscales ou encore sociales.

Mais si l'on n'a pas, au départ, la volonté réelle de s'associer, de mettre en commun ses compétences, connaissances, carnet d'adresses, etc., "pour le meilleur et pour le pire", comme pour un mariage, les chances de réussite seront considérablement amoindries.

Si vous souhaitez être "seul maître à bord", mieux vaut rester indépendant, en entreprise individuelle, en EURL ou encore en société par actions simplifiée unipersonnelle (Sasu). Vous pouvez aussi choisir de vous associer avec d'autres pour ne partager que certaines charges et ainsi réaliser des économies : c'est le cas de la société civile de moyens (SCM) ou du groupement d'intérêt économique (GIE) par exemple, dans lesquels chaque associé reste indépendant au niveau de l'exercice de son activité professionnelle.
 

  • L'organisation patrimoniale

Si vous avez un patrimoine personnel à protéger et/ou à transmettre par donation, le choix de la structure juridique prend toute son importance.

  • Depuis le 15 mai 2022, l'entrepreneur individuel bénéficie d'une séparation automatique de ses patrimoines personnel et professionnel. En conséquence, et sauf exceptions, les créanciers professionnels ne pourront saisir que le patrimoine professionnel composé des biens "utiles à l'activité". En outre, la loi en faveur de l'activité professionnelle indépendante favorise le passage d'une entreprise individuelle en société en permettant un transfert universel du patrimoine professionnel sans procéder à la liquidation dudit patrimoine. 
  • Le rempart juridique que constitue une société sera différent d'une structure à une autre. En effet, dans une société en nom collectif (SNC) par exemple, chaque associé est solidairement et indéfiniment responsable avec la société. En cas de difficultés financières, si les biens de la société ne suffisent pas à désintéresser les créanciers, ceux-ci pourront faire saisir les biens d'un ou de plusieurs associés, à charge pour ces derniers de se faire rembourser en partie par leurs coassociés.
  • Quel que soit le type de société choisi, le ou les dirigeants (de droit ou de fait) sont garants de la bonne gestion de l'entreprise à l'égard de leurs associés et des tiers. Si ces derniers sont en mesure de prouver que le dirigeant a commis une faute de gestion se révélant être à l'origine des difficultés financières de l'entreprise, ils pourront rechercher sa responsabilité et intenter à son encontre une action en responsabilité pour insuffisance d’actif (souvent appelée « action en comblement de passif »).
  • Enfin, dès l'instant où la société demandera un concours bancaire, il est probable que la caution de certains dirigeants ou associés sera exigée.

 

  • Les besoins financiers

Vous avez normalement déterminé les besoins financiers de votre entreprise lors de l'établissement des comptes prévisionnels.

Lorsqu'ils sont importants, la création d'une société peut s'imposer pour pouvoir accueillir des investisseurs dans le capital.

Attention cependant à ne pas confondre "capital minimum" et "besoins financiers de l'entreprise". En effet, certaines sociétés (SA et SCA par exemple) imposent un capital social minimum, qui n'a naturellement aucun rapport avec les besoins financiers réels de l'entreprise. A contrario, ce n’est pas parce qu’on peut créer une société (SARL, SAS, etc.) avec 1 euro de capital social que celle-ci aura les fonds nécessaires à son développement.

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  • Le fonctionnement de l'entreprise

Selon la structure que vous choisirez, les règles de fonctionnement seront plus ou moins contraignantes.

Dans l'entreprise individuelle, le dirigeant est seul. De ce fait, les règles de fonctionnement sont réduites au minimum. Il prend toutes les décisions et engage en contrepartie sa responsabilité.

Dans les sociétés, le dirigeant n'agit pas pour son propre compte, mais "au nom et pour le compte" de la société. Il doit donc observer un certain formalisme, notamment la tenue d’assemblées générales afin d'obtenir l’autorisation des associés pour tous les actes importants qui touchent la vie de l'entreprise.
 

  • Le régime social de l'entrepreneur

Ce critère a longtemps été déterminant dans le choix de la structure juridique. En effet, certains créateurs n'hésitaient pas à constituer des sociétés fictives pour être rattachés, en tant que dirigeant, au régime général des salariés.

La législation a aujourd'hui largement évolué vers une harmonisation des statuts. En savoir plus sur le statut social du dirigeant

  • Le régime fiscal de l'entrepreneur et de l'entreprise

Selon la structure et le choix du régime fiscal, les bénéfices de l'entreprise seront assujettis à l'impôt sur le revenu ou à l'impôt sur les sociétés. Là encore, ce critère sera rarement déterminant en phase de création. En effet, il est difficile de calculer précisément le chiffre d'affaires prévisionnel de la future entreprise et d'effectuer ainsi une optimisation fiscale réaliste.

Néanmoins, si vous pouvez bénéficier d'une mesure d'exonération d'impôt sur les bénéfices, il conviendra de choisir une structure qui vous permettra de vous placer sous la catégorie d’imposition la plus avantageuse.

Attention : les micro-entrepreneurs (ex auto-entrepreneurs) sont exclus de certains dispositifs.
 

  • La crédibilité vis-à-vis des partenaires (banquiers, clients, fournisseurs, etc.)

Il est indéniable que pour approcher certains marchés, la création de l'entreprise sous forme de société avec un capital conséquent sera recommandée.

Et si vous n'êtes pas encore prêt à vous lancer...

Sachez dans ce cas qu'il existe d'autres formules qui vous permettent d'être "porté juridiquement" par une autre structure pour tester votre activité ou pour répondre à une demande ponctuelle.

Ces formules sont :

  • Le portage salarial
  • La couveuse
  • La coopérative d'activité

Comparez-les !

En conclusion

  • Prenez en considération ces différents critères, en évitant de faire reposer votre choix sur un seul d'entre eux.
  • Comparez les différentes structures juridiques susceptibles de s'appliquer à votre projet.
  • Et... faites le bon choix !
  • Des réseaux d’accompagnement sont à vos côtés pour vous aider à construire un projet solide et viable. Créez votre Pass Créa gratuitement ! 
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